LibanSeize fonctionnaires du port en détention
Deux explosions ont retenti, mardi, dans la zone du port de Beyrouth, la capitale libanaise. Un premier bilan fait état d’au moins 137 morts et 5000 blessés. En outre, au moins 300'000 personnes se retrouvent sans abri. Suivez en direct les évolutions de cette catastrophe.
Ton opinion
Macron réclame une enquête internationale et des «changements»
En visite à Beyrouth deux jours après l'explosion dévastatrice de mardi, Emmanuel Macron a réclamé jeudi une enquête internationale sur ce drame. Il a aussi appelé à un «profond changement» de la part des dirigeants libanais, accusés d'incompétence et de corruption par une population en colère. Au terme d'une visite de quelques heures, le président français a annoncé lors d'une conférence de presse son retour à Beyrouth le 1er septembre ainsi qu'une conférence d'aide «dans les tout prochains jours» pour le Liban, pays meurtri et proie à une crise économique inédite.
Dans ce contexte, le Fonds monétaire international (FMI) a lui aussi appelé le pouvoir libanais à «des réformes cruciales» pour sortir les négociations de l'impasse. Il a souligné qu'il était «temps pour la communauté internationale et les amis du Liban de se mobiliser pour l'aider en ce moment d'urgence». «Il faut une enquête internationale ouverte, transparente pour éviter que d'abord des choses soit cachées, et aussi que le doute ne s'installe», a-t-il dit après des entretiens avec les dirigeants libanais et des représentants de la société civile.

Furieux après une catastrophe de trop dans le pays en plein naufrage, les Libanais réclament des comptes. «Aidez-nous! Révolution!», «Le peuple veut la chute du régime", ont scandé le habitants de Gemmayzé devant M. Macron.
Le président français l leur a promis de demander aux dirigeants libanais de «changer le système (...), de lutter contre la corruption». Devant la presse, il a répété que «c'est le temps des responsabilités pour le Liban et ses dirigeants», appelant à une «refondation d'un ordre politique» et à de «profonds changements». Après avoir dit que l'aide internationale n'irait «pas dans les mains de la corruption», M. Macron a annoncé que Paris organiserait «une conférence internationale de soutien» aux Libanais, afin de mobiliser «des financements internationaux, des Européens, des Américains, de tous les pays de la région et au-delà».
Seize fonctionnaires du port en détention
Au moins 16 fonctionnaires du port de Beyrouth et des autorités douanières ont été placés en détention dans le cadre de l'enquête sur l'explosion meurtrière et dévastatrice mardi d'un entrepôt renfermant des tonnes de nitrate d'ammonium, a annoncé jeudi le procureur militaire.

Il s'agit de «responsables du conseil d'administration du port de Beyrouth et de l'administration des douanes, et des responsables des travaux d'entretien et des (ouvriers) ayant effectué des travaux dans le hangar numéro 12», où étaient stockées les tonnes de nitrate d'ammonium, a précisé le procureur militaire Fadi Akiki dans un communiqué.
L'UE débloque 33 millions d'euros en aide d'urgence
L'Union européenne a annoncé jeudi avoir débloqué 33 million d'euros pour financer une première aide d'urgence en faveur du Liban et mobilisé des moyens matériels, dont un navire hôpital italien, pour aider les secours à Beyrouth, dévastée mardi par deux explosions. Une conférence de donateurs est par ailleurs envisagée pour mobiliser des financements supplémentaires destinés à la reconstruction après une évaluation des besoins, a-t-on indiqué de source européenne.
Le déblocage des 33 millions doit permettre de couvrir les besoins immédiats des services de secours et des hôpitaux de la capitale, a précisé la Commission européenne. La présidente de la Commission Ursula von der Leyen s'est entretenue jeudi avec le Premier ministre libanais Hassan Diab pour parler de l'assistance de l'Union européenne.
Le nitrate d’ammonium sous surveillance
L’engrais à l’origine de l’explosion dans le port de Beyrouth a provoqué quelques dizaines d’accidents dévastateurs depuis un siècle. Face à sa dangerosité, des mesures de surveillance renforcées ont été adoptées ces dernières années. A lire ici.

Et pour rappel les précédentes tragédies causées par le nitrate d’ammonium à lire ici..
Des pompiers ont tenté d'ouvrir l'entrepôt avant qu'il n'explose
Une vidéo qui circule actuellement sur les réseaux sociaux au Liban montre des pompiers devant un entrepôt en feu le 4 août. Le bâtiment explosera peu de temps après avec des conséquences dévastatrices. Dans la séquence, on peut également entendre l’un des hommes demander de l’aide. D’après le “Daily Mail”, les sapeurs visibles sur la vidéo faisaient partie d’une équipe d’intervention de 10 personnes. Neuf d’entre elles sont toujours portées disparues et une est décédée. “Lorsque la fumée a commencé à s’accumuler nous avons envoyé une unité de 10 personnes. Six se trouvaient dans le camion de pompiers et quatre dans la voiture d’intervention”, a expliqué un responsable des pompiers au tabloïde britannique.
Une photo qui circule sur internet montre trois pompiers, les premiers sur les lieux, essayant de déverrouiller la porte du hangar, quelques instants avant que celui-ci n’explose.

Berne envoie des experts sur place
La Suisse y a envoyé ce jeudi une équipe d'experts. Berne répond ainsi à l'appel à l'aide internationale des autorités libanaises, a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué.
Cette équipe d'experts est composée de membres du Corps suisse d'aide humanitaire (CSA) et d'un spécialiste de la sécurité du Centre de gestion des crises (KMZ). Elle est formée d'ingénieurs et de spécialistes des infrastructures, d'experts en logistique, d'un spécialiste des télécommunications et d'un psychologue. Les spécialistes vont notamment tester la stabilité des bâtiments à Beyrouth.
Petite fille retrouvée vivante après 24 heures sous les décombres
Une enfant a passé 24 heures sous les décombres de son immeubles détruit lors de l’explosion survenue mardi dans le port de Beyrouth, révèle le "Daily Mail". Elle a été retrouvée mercredi. Des dizaines de personnes sont encore portées disparues dans la capitale libanaise. Au moins 135 personnes sont mortes, bien que ce chiffre puisse encore augmenter, et 5000 ont été blessées à fait savoir le ministre de la Santé.
Une diplomate allemande tuée dans l'explosion à Beyrouth
Une diplomate allemande a été tuée dans l'explosion survenue mardi au port de Beyrouth et qui a fait au moins 137 morts, le ministre des Affaires étrangères parlant jeudi de «deuil» pour la diplomatie allemande.
«Nos pires craintes ont été confirmées. Une membre de notre ambassade à Beyrouth est morte dans son appartement à la suite de l'explosion. Tous les membres du ministère des affaires étrangères sont en deuil de leur collègue», a déclaré le ministre Heiko Maas dans un communiqué.
Une mariée en plein shooting soufflée par l’explosion
Alors qu’elle posait tranquillement dans la rue face à un photographe, une mariée a été totalement surprise et soufflée par l’explosion survenue, mardi à Beyrouth.
Le petit George voit le jour pendant les explosions
La vidéo diffusée sur Instagram par «Long live Lebanon» montre les moments dramatiques de la venue au monde du petit George au St.George University Hospital. Le père est vraisemblablement le réalisateur de la séquence. Celle-ci montre la future mère dans la salle d’accouchement. Puis tout à coup, l’onde de choc qui casse tout sur son passage. Lors de la déflagration, le petit George se trouvait encore dans le ventre de sa mère, mais il va bien. «George et sa famille ont survécu», explique le commentaire d’une «story» Instagram qui montre l’enfant dans un lit pour bébé. Le couple a aussi remercié les docteurs et infirmiers, qui sont restés calmes alors que tous leurs instruments avaient été détruits.
Les autorités libanaises se donnent quatre jours pour établir les responsabilités
Les autorités libanaises ont donné quatre jours à un «comité d'investigation» pour établir les responsabilités dans les explosions qui ont provoqué mardi des scènes de dévastation à Beyrouth, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie Charbel Wehbé, sur la radio française Europe 1.
«Depuis ce matin, une décision été prise de créer un comité d'investigation, qui a quatre jours maximum pour donner un rapport détaillé sur les responsabilités. Comment, qui, quoi, où ? Il y aura des décisions judiciaires, c'est grave et on prend ça au sérieux», a expliqué le ministre libanais des Affaires étrangères.«Les coupables de ce crime affreux de négligence seront punis par un comité de juges», a-t-il ajouté.
Mercredi, le gouvernement avait réclamé l'assignation à résidence des personnes responsables du stockage dans le port de la capitale libanaise d'une grande quantité de nitrate d'ammonium, une substance entrant dans la composition de certains engrais mais aussi d'explosifs.

Le bilan s'alourdit
«Jusqu'à présent, le bilan est de plus de 137 morts et plus de 5000 blessés», a indiqué Rida Moussaoui, porte-parole du ministère de la Santé, précisant qu'un nouveau bilan pourrait être annoncé dans la journée. Les énormes explosions, dues selon les autorités à un incendie dans un entrepôt abritant une énorme quantité de nitrate d'ammonium au port de Beyrouth, ont également fait quelque 300.000 sans-abri.

Explosions à Beyrouth: Le récit du chaos
Beyrouth restait abasourdie mercredi, au lendemain d’explosions ahurissantes qui ont tué au moins 100 personnes et fait des milliers de blessés. Voici le récit de cette catastrophe.
«Comment puis-je aider?»: la diaspora libanaise se mobilise après la tragédie
La diaspora libanaise, estimée à près de trois fois la taille de la population du petit pays de cinq millions d'habitants, se mobilise pour venir en aide après l'explosion massive qui a dévasté Beyrouth.
Les expatriés libanais se sont précipités pour envoyer de l'argent à leurs proches qui ont perdu leur logement ou ont été blessés dans l'explosion de mardi qui a tué au moins 113 personnes et fait des milliers de blessés. D'autres se sont engagés à créer des fonds spéciaux pour faire face à la tragédie.
«J'ai été au téléphone toute la matinée avec (...) nos partenaires afin de mettre sur pied une alliance pour un fonds d'urgence», a déclaré George Akiki, co-fondateur et pdg de LebNet, une ONG basée dans la Silicon Valley en Californie qui aide les professionnels libanais aux Etats-Unis et au Canada.

La catastrophe de trop
«Partez tous! (...) Vous êtes corrompus, négligents, destructeurs, immoraux. Vous êtes des lâches. C'est votre lâcheté et votre négligence qui ont tué les gens», a lancé un journaliste libanais connu, Marcel Ghanem, dont l'émission télévisée jouit d'une grande audience. Le mot-dièse «Pendez-les» circulait sur Twitter.
«Même avec le coronavirus, et tout ce qui est arrivé dans le pays, j'ai toujours gardé espoir. Mais maintenant c'est fini, je n'ai plus aucun espoir», dit Tala Masri, une bénévole, en dégageant le trottoir des bris de verre d'un quartier proche du port.
L'importante diaspora libanaise a elle aussi réclamé des comptes. «Cette tragédie est une preuve de plus de l'incompétence de la classe politique qui a gouverné le Liban depuis plusieurs décennies», s'est indigné Antoine Fleyfel, philosophe et théologien franco-libanais, vivant en France.

La Banque mondiale prête à mobiliser ses ressources
La Banque mondiale a dit mercredi se tenir prête à mobiliser les ressources dont elle dispose pour aider le Liban, après la gigantesque explosion qui a fait plus de 100 morts, des milliers de blessés, et a ravagé une partie de Beyrouth mardi.
L'institution a assuré pouvoir «déployer son expertise pour entreprendre une évaluation rapide des dommages et des besoins et pour élaborer un plan de reconstruction conformément aux normes internationales», selon un communiqué publié mercredi.
Elle a proposé de «partager les leçons et les expériences du monde entier dans la gestion des processus de redressement et de reconstruction après une catastrophe».
La mairie de Tel-Aviv s'illumine aux couleurs du Liban
La métropole israélienne Tel-Aviv a illuminé mercredi soir son hôtel de ville aux couleurs du drapeau libanais en solidarité avec le pays du Cèdre. Les deux pays sont toujours techniquement en état de guerre, au lendemain de deux explosions meurtrières à Beyrouth.
En soirée, la large façade de la mairie s'est illuminée de deux barres rouges ceinturant un cèdre vert sur fond blanc, alors que des Israéliens se rassemblaient à proximité sur la place Rabin en solidarité envers le Liban, a constaté l'AFP.
«L'humanité passe avant tout conflit et nos coeurs sont avec le peuple libanais suite au terrible désastre qui l'a frappé», avait twitté avant l'événement le maire Ron Huldai, membre du Parti travailliste.

Le chef du Pentagone évoque un accident
Le chef du Pentagone Mark Esper a évoqué mercredi la thèse d'un accident à propos des explosions ayant ravagé Beyrouth, contrairement à ce qu'affirmait la veille Donald Trump en assurant que des experts militaires lui avaient parlé d'une «bombe».
«Je m'informe sur ce qui s'est passé», a indiqué le ministre américain de la Défense lors d'un forum en ligne. «La plupart des gens pensent que c'est un accident, comme cela a été rapporté», a-t-il ajouté, questionné au sujet de la catastrophe de Beyrouth lors du Aspen SEecurity Forum.

Mardi soir, lors de sa conférence de presse quotidienne sur le nouveau coronavirus, M. Trump avait estimé que les explosions meurtrières à Beyrouth «ressemblaient à un terrible attentat». «J'ai rencontré nos généraux et il semble que ce n'était pas un accident industriel. Il semble, selon eux, que c'était un attentat, c'était une bombe», avait-il ajouté. Questionné par l'AFP, un porte-parole du Pentagone avait toutefois déclaré ne «rien avoir» à ajouter, conseillant de «contacter la Maison Blanche pour des clarifications».
L'Italie envoie des pompiers spécialisé
L'Italie a envoyé mercredi à Beyrouth quatorze pompiers spécialisés dans l'évaluation des risques chimiques et des structures endommagées après les explosions ayant ravagé le port de la capitale libanaise, a-t-on appris de source officielle.
Une équipe de 14 pompiers est partie dans l'après-midi de Pise pour Beyrouth afin «d'apporter un soutien technique sur les risques chimiques et bactériologiques, ainsi que sur l'évaluation de l'état des structures endommagées», indique un communiqué de la protection civile italienne.
Apocalypse à Beyrouth: la colère gronde
Les Libanais toujours sous le choc ont crié leur colère mercredi après une catastrophe de trop provoquée par l’explosion de tonnes de nitrate d’ammonium à l’abandon au port de Beyrouth. A lire ici.

Attentat Hariri: le verdict du TSL reporté suite aux explosions
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a reporté mercredi la lecture du jugement dans le procès de quatre hommes accusés d'avoir participé en 2005 à l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Cette décision a été prise suite aux explosions qui ont ravagé Beyrouth mardi.
L'annonce du verdict, initialement prévue vendredi, est reportée au 18 août «par respect pour les innombrables victimes» et «afin de respecter le deuil national de trois jours déclaré au Liban», a fait savoir le tribunal basé aux Pays-Bas dans un communiqué.
«Nous craignons que nos politiciens s'emparent des donations»
Témoignage de Noura, Libanaise qui habite au centre de Beyrouth: «Nous pleurons nos pertes à chaque minute et après chaque malheureuse découverte. La ville saigne, les gens sont dévastés et traumatisés. La plupart nettoient et dépoussièrent leurs maisons au son des sirènes aujourd'hui. Les hôpitaux de la ville ont atteint leur pleine capacité. Les banques de sang sont épuisées et les appels aux dons circulent.
Il est très difficile d’aider et de soigner toutes les victimes de l’explosion car les hôpitaux ont aussi été endommagés. Certains n’ont même pas d'électricité. Des ONG ont mis en place des services médicaux primaires et psychosociaux. Les institutions privées ouvrent leurs hôtels pour les victimes. Et des familles du Liban tout entier ont ouvert leurs maisons pour accueillir les familles blessées qui ne savent pas où aller. Nous, le peuple, craignons que nos politiciens s'emparent des donations d'autres pays et que celles-ci ne reviennent pas aux gens qui ont en réellement besoin»

Le toit de l’église s’effondre en plein office
La paroisse Saint Maron Bauchrieh de Beyrouth a été fortement endommagée par les explosions qui ont secoué la capitale libanaise, mardi. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux on peut voir le prêtre s’enfuir en plein office alors que le plafond s’effondre. Personne n’a été blessé, même si la puissante déflagration a cassé les fenêtres et portes en fer.
Etat d'urgence décrété pour deux semaines
Le gouvernement a décrété «un état d'urgence dans la ville de Beyrouth pendant deux semaines», a annoncé en conférence de presse la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, précisant qu'un «pouvoir militaire suprême sera immédiatement chargé des prérogatives en matière de sécurité.»