Nadia Roz«Le public suisse est hyper chaleureux»
En tournée avec son spectacle, l'humoriste française se produira à Genève, pour son plus grand plaisir. Ça tombe bien, elle adore notre pays.

Nadia Roz, qui a toujours adoré faire rire son entourage, a commencé le théâtre durant son enfance.
DRRévélation du «Marrakech du rire» en 2015, Nadia Roz présentera son one-woman-show, «Ça fait du bien», au théâtre de la Madeleine, à Genève, le 17 novembre 2018. L'humoriste et comédienne française de 39 ans s'est confiée à «2o minutes».
Ce n'est pas la première fois que vous jouez Suisse.
Non, j'ai fait beaucoup de dates chez vous avec mon spectacle précédent. J'adore les Suisses et j'ai gagné le tremplin jeunes talents de Morges-sous-rire il y a plusieurs années, ce qui fait que je suis revenue plusieurs fois à Morges . J'ai fait des spectacles d'improvisation avec des troupes suisses aussi. J'adore la Suisse, je connais bien et j'ai hâte de venir manger du Ragusa.
Vous avez aussi joué Montreux.
Oui, deux fois. Je le dis sans langue de bois, j'adore la Suisse. J'aime beaucoup le public suisse, je le trouve hyper chaleureux, bienveillant. Ce n'est pas du tout la réputation que vous avez et pourtant c'est toujours des accueils très chaleureux. Pendant les spectacles, il y a un vraiment échange. Les gens ont le sens de la fête et ont envie de se marrer.
Votre spectacle s'appelle «Ça fait du bien». C'est une promesse que vous faites aux gens?
(Elle rit) Oui, c'est en tout cas l'ambition de ce spectacle. Y'a plein de choses qui font du bien et j'en parle dans ce spectacle.
Le titre vous est venu tout de suite?
Non. Ce qui est rigolo, c'est qu'au début, le spectacle n'avait pas vraiment de titre parce que ça aborde plein de thématiques différentes et qu'il y a plein de personnages différents, mais les premiers retours que j'ai eus c'était des gens qui me disaient «ah, ça fait du bien!». C'est revenu plusieurs fois et quand on cherchait le titre avec ma production, on s'est dit que c'était un bon titre. Et ma raison de monter sur scène, c'est de se faire du bien: à moi, parce que j'ai la chance d'exercer ma passion et de m'éclater sur scène et du coup de faire partager cet enthousiasme et cette folie avec le public. On se fait du bien mutuellement.
A part monter sur scène, y a-t-il d'autres choses qui vous font du bien?
Il y en a plein! Tous les bonheurs simples de la vie: manger, faire la fête avec mes copains, la famille. Mais c'est vrai qu'être sur scène sans filet et d'improviser chaque soir un peu et de me mettre en danger, ça me fait du bien. J'adore ça. On se sent beaucoup plus vivant sur scène. Je crois que de manière générale, même quand je suis spectatrice, je trouve qu'être dans un théâtre, c'est la vie en plus fort. On éteint les lumières, on ne se concentre que sur ce qui se passe sur scène. C'est rare d'avoir des moments où on a son portable éteint et où on est connecté à un être humain plutôt qu'à une machine. Ça aussi, ça fait du bien.
C'est votre vrai nom Nadia Roz?
C'est mon vrai pseudo (elle rit).
Pourquoi avez-vous choisi de prendre un pseudonyme?
Au début, c'était pas pudeur, parce que je ne voulais pas trop m'exposer et ce que j'aime bien dans l'histoire de ce pseudo, c'est qu'il rend hommage à ma prof de théâtre Mariana Araoz, qui était ma première prof de théâtre et qui est devenue mon metteur en scène quand je me suis lancée dans le one-woman-show.
Quand on vous voit sur scène ou à la télévision, on a la sensation que vous n'êtes jamais de mauvaise humeur.
Je suis humaine, donc évidemment que je suis parfois un peu moins au top. Ce serait fatigant pour moi et pour les autres d'être tout le temps énergique et de bonne humeur. Par contre, la joie de vivre, c'est quelque chose qui est profondément ancré en moi. Ça fait partie de mes valeurs de décider de voir le verre à moitié plein, de prendre la vie du bon côté et de rire à ses emmerdes. Je suis comme ça depuis que je suis toute petite. C'est plus marrant, on se fait moins chier. Autant vivre les molaires à l'air.
Vous aimeriez un jour jouer un rôle plus dramatique?
Oui, bien sûr, parce que dans la palette de comédienne, c'est intéressant de pouvoir tout faire, de pouvoir tout jouer. Il y a des choses qui se préparent, on commence de me proposer des choses au cinéma, à la télévision. Par contre, j'ai envie de faire encore plein de choses en comédie, j'ai encore des choses à découvrir et à explorer dans ce domaine. Je n'ai pas du tout envie de rompre avec le rire, parce que c'est mon moteur.
Quelle relation avez-vous aujourd'hui avec Jamel Debbouze qui vous a permis de vous faire connaître du grand public?
C'est quelqu'un que j'admire. Au départ, je le connaissais par son travail et par le modèle qu'il est pour les jeunes humoristes et maintenant, on se connaît un peu, on se croise et il fait appel à moi pour des galas, des premières parties. On commence à être copains et je me sens très chanceuse. C'est quelqu'un de très bienveillant. Il a un grand cœur, il déborde vie.
Vous avez commencé le théâtre quand vous étiez enfant. C'était déjà dans l'idée de faire rire les gens?
Je crois oui. Très tôt, j'ai découvert le superpouvoir de la joie de vivre, de la blague qui désamorce les situations difficiles, de la petite connerie qui fait sourire. Avant même de pouvoir mettre un nom sur le métier de comédienne et d'artiste, je savais que c'était ça que je voulais faire.
Vos parents étaient des personnes qui maniaient beaucoup l'humour? Vous riiez beaucoup à la maison?
Oui, on vivait toutes molaires dehors. Ce n'est pas tombé du ciel, c'est quelque chose que j'ai hérité de mon père et de ma mère. On adore rigoler. Même mon grand-père continue à se mettre des perruques sur la tête pendant les réunions de famille.
Et si votre fils vous dit un jour qu'il veut faire le même métier que vous?
Oh la la la la! Elle est dure votre question! Je lui dirai «si tu es heureux, vas-y, mais en vérité, je préférerais que tu sois chirurgien» (elle rit). C'est très compliqué de se projeter, parce que c'est sa vie et qu'il en fera ce qu'il voudra.
Dans les articles qui parlent de vous, votre taille est un point qui est souvent évoqué.
C'est vrai, je mesure 1m58. Je crois que les gens qui sont petits, comme Napoléon, Sarkozy ou Jamel Debbouze, qui ont une différence et qui prennent moins de place, on récupère de la place ailleurs. Certains c'est par l'humour, d'autre par la politique, d'autres par la musique. Peut-être que j'ai compensé, d'autant plus que j'ai grandi tard, au lycée seulement.
Aujourd'hui, vous pourriez arrêter de jouer la comédie et de faire de l'humour?
Ce serait très difficile, mais je pourrais, parce qu'on ne sait pas de quoi la vie sera faite demain et il faut savoir se réinventer. Je n'en ai pas envie, mais j'en serai capable, parce que je fais en sorte d'exister en dehors de la scène, à travers ma vie familiale et ma vie privée. Mais ça tournerait certainement autour de la comédie. Je donnerais peut-être des cours. J'espère que je n'aurai pas à le faire.
Qu'est-ce qui vous fait rire? Et qui vous fait rire?
Plein de trucs et plein de gens! Jamel, Florence Foresti, Gad Elmaleh, Bérangère Krief. Quelqu'un qui trébuche dans la rue et qui s'en sort bien, ça me fait rire aussi, les vidéos de chats mignons me font rire. Il y a des séries qui me font rire. Je suis une grande consommatrice de rire, j'adore ça. Rire est le propre de l'homme.
Y a-t-il un côté qui vous plaît un peu moins dans votre métier?
Oui, parfois la pression et la fatigue qu'il faut gérer. Le machisme aussi un peu. Un de mes petits combats est de souligner, quand je vois une affiche d'un festival d'humour sur laquelle il n'y a que des hommes, ça me fait un peu grincer des dents et je fais un commentaire sur Instagram ou sur Facebook. Je peux me permettre de le faire, parce que je travaille beaucoup et que je participe à des festivals et je ne passe donc pas pour la nana aigrie et jalouse. Il y a un petit travail encore à faire sur la visibilité des femmes dans l'humour parce qu'on est nombreuses.