Suisse romandeLe salaire minimum menacé par une motion à Berne
Un texte adopté au Conseil des Etats pourrait partiellement supprimer le revenu minimum à Genève, à Neuchâtel et dans le Jura. Les syndicats dénoncent.

Plusieurs organisations syndicales ainsi que la gauche montent au créneau après l’adoption, mardi dernier, d’une motion du conseiller aux Etats neuchâtelois Philippe Bauer (PLR). Le texte entend faire primer les conventions collectives de travail (CCT) étendues au niveau national sur les salaires minimums adoptés dans plusieurs cantons: soit Genève, Neuchâtel, le Jura, mais aussi le Tessin et Bâle-Campagne. Le Conseil national doit encore se prononcer. En cas de «oui», ce serait la fin du salaire minimum, dans de nombreuses branches, s’étranglent des syndicats neuchâtelois et genevois, notamment.
Ils voient dans la motion une attaque contre le fédéralisme et l’autonomie des cantons, contre la démocratie (les revenus minimums ont été adoptés en votations populaires) et contre les droits des travailleurs. Cité par «Le Courrier», le président de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), Davide de Filippo, ne décolère pas: «Cette décision est complètement hallucinante. Elle s’en prend aux salaires les plus bas, notamment ceux des femmes, et ceci en pleine période d’inflation.» Selon le sénateur neuchâtelois Philippe Bauer, les CCT nationales doivent primer sur les règles cantonales, car les conventions ne règlent pas seulement la question des rémunérations, mais aussi des vacances, des jours fériés ou encore des indemnités.