Sondage en SuisseLe télétravail, entre productivité, fatigue et problèmes de bien-être
Selon une étude, 71% des salariés suisses souhaitent conserver un modèle hybride entre le travail en présentiel et depuis le domicile. Mais il y a aussi des points noirs.

La jeune génération est plus susceptible de déclarer avoir des problèmes de bien-être et de santé mentale.
Getty ImagesAprès une année de pandémie, les salariés suisses ont de plus en plus une envie de changement. Ils sont 41% à envisager une évolution de carrière importante dans les douze prochains mois, soit 20 points de plus que les années précédentes, selon une étude réalisée par Microsoft auprès de 1004 personnes en Suisse. Un souhait qui pourrait se réaliser vu que le nombre d’offres d’emploi sur LinkedIn, qui appartient au géant des logiciels, a été multiplié par trois pendant la pandémie. Parmi les autres changements envisagés: 42% des sondés prévoient de déménager cette année parce qu’ils peuvent désormais travailler à domicile.
Attrait du home office
Les salariés suisses sont 71% à souhaiter pouvoir continuer à travailler partiellement depuis chez eux après la pandémie. Mais ils sont aussi 70% à vouloir passer physiquement plus de temps avec leurs collègues. En outre, deux tiers des cadres prévoient de réaménager l’espace physique pour des environnements de travail hybrides dans les six prochains mois. Les décisions que prennent les dirigeants «aujourd’hui auront un impact sur l’entreprise pour les années à venir. C’est un moment qui exige une vision claire et une extrême flexibilité, souligne Microsoft. Ces décisions auront un impact sur tout, qu’il s’agisse de la façon dont vous attirez et retenez les talents ou de la façon dont vous réagissez aux changements de l’environnement et aux innovations futures.»
Pertes de contacts
Les cadres en Suisse vivent dans une réalité bien différente de celle de leurs employés, relève l’étude. Si 74% d’entre eux disent se porter bien dans l’ensemble, ce n’est le cas que de 42% de leurs employés. Les dirigeants sont également plus satisfaits de leurs relations avec leurs équipes directes (79%) et leurs superviseurs (77%) que leurs employés (58% et 48% respectivement).
Problèmes de santé mentale
La jeune génération est plus susceptible de déclarer avoir des problèmes de bien-être et de santé mentale. Elle déclare également avoir des difficultés à se sentir engagée ou excitée par le travail, à avoir son mot à dire dans les réunions et à apporter de nouvelles idées. C’est un problème particulier en Suisse, où 70% des personnes interrogées disent avoir du mal à s’en sortir dans leur situation actuelle. C’est dix points de pourcentage de plus que les répondants au sondage global, qui a également été conduit dans plusieurs autres pays. Les célibataires et les nouveaux employés souffrent particulièrement de la situation actuelle.
Productivité et épuisement
L’étude révèle également qu’un tiers des employés suisses déclarent que leur entreprise leur en demande trop pendant cette période. La productivité auto-évaluée est restée la même ou a même augmenté pour de nombreux employés, mais au détriment des personnes. Un cinquième des sondés estiment que leur employeur ne se soucie pas de l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Ils sont 59% à se sentir surchargés de travail et 41% se disent épuisés. L’intensité numérique de la journée de travail a augmenté de manière significative, en même temps que le nombre moyen de réunions et de discussions par chats. Cette tendance s’est également vérifiée à l’échelle mondiale.
Innovation menacée
La moitié des travailleurs suisses déclarent aussi que les interactions avec leurs collègues ont diminué. En conséquence, non seulement la collaboration en pâtit, mais aussi l’innovation parmi les travailleurs en raison de la diminution des brainstormings, de la réflexion stratégique et de la proposition d’idées. À l’inverse, les personnes qui se sentent les plus productives sont celles qui font état de relations solides et d’un sentiment d’inclusion sur le lieu de travail.