«Nouvelle souche»Le variant est présent en Suisse depuis au moins mi-décembre
Une analyse des eaux usées démontre la présence de la nouvelle souche depuis mi-décembre déjà. Pour l’heure, sa circulation semble faible, mais les chiffres sont difficiles à interpréter.

Des traces de la souche du virus étaient déjà présentes en Suisse même avant l’arrivée de touristes anglais dans les stations de ski.
AFP«B117»: il est la nouvelle crainte des autorités en ce début d’année. C’est le petit nom du nouveau variant découvert en Angleterre, plus infectieux mais a priori pas plus dangereux, qui s’est propagé rapidement jusqu’à aboutir au reconfinement du Royaume-Uni. La semaine dernière, l’OFSP a communiqué à l’agence Keystone-ATS le nombre de cas confirmés détectés après analyse en laboratoire. En quatre jours, le chiffre a évolué très rapidement: 28 mardi, 37 mercredi, 46 jeudi, puis 88 vendredi.
Ampleur difficile à évaluer
Mais ces chiffres, dans l’absolu, ne disent pas grand chose. Il y a eu 88 cas détectés, mais sur combien de tests? Contacté par «20 minutes», l’OFSP ne fournit pas le chiffre, mais affirme que ces 88 cas représentent «un très faible pourcentage» des tests de détection des variants. Par contre, l’office reconnaît que l’augmentation du nombre de cas «n’est pas uniquement due à une meilleure capacité à les détecter. Plusieurs chaînes de transmission en Suisse ont été détectées».
Autre paramètre à prendre en compte: quels sont les échantillons analysés? En France par exemple, jeudi et vendredi dernier, la quasi-totalité des tests PCR positifs ont été soumis à un séquençage pour avoir une «cartographie» de la présence du variant dans le pays, comme l’indiquait le ministre de la Santé Olivier Véran dimanche sur CNews.
D’autres pays ont opté pour des tests ciblés: ceux des personnes positives ayant un lien avec le Royaume-Uni ou l’Afrique du Sud étaient envoyés pour analyse. En Suisse? «Les deux options existent, à savoir des tests sur la base d’échantillons suspects (par exemple de personnes revenant du Royaume-Uni ou d’Afrique du Sud), ou de façon aléatoire, dans le cadre du système de surveillance», répond l’OFSP.
Déjà là mi-décembre
Difficile donc d’évaluer de façon précise l’ampleur de la présence de ces nouveaux variants en Suisse et leur circulation dans la population. Mais dimanche, les résultats d’une analyse des eaux usées ont été publiés, à laquelle ont notamment participé les deux écoles polytechniques de Lausanne et Zurich et l’institut Eawag.
Un échantillon du 21 décembre, prélevé dans une station de ski (qui n’est pas nommée), montre déjà une quantité non négligeable de traces de ce variant, probablement amené par des touristes britanniques. Mais ces derniers ne doivent pas être blâmés de l’entière responsabilité de la présence du variant en Suisse. Car des traces ont également déjà été détectées dans des échantillons prélevés à Lausanne et qui datent du 9 décembre.