MobilitéLéman Express bien adopté, malgré la pandémie
Selon une enquête, le RER transfrontalier a permis d’augmenter l’usage du train en France voisine, en dépit de la baisse générale du recours aux transports collectifs en raison du Covid.

Le Léman Express a atteint en 2021 les 50’000 voyageurs par jour, un objectif rempli avec deux ans d’avance.
L.Fortunati/ TDGDes «évolutions très significatives» en termes de mobilité ont été constatées depuis la mise en service du Léman Express et du tram d’Annemasse fin 2019. C’est ce qui ressort d’une enquête comparative menée auprès d’un panel d’habitants du Grand Genève, interrogés en 2019 puis en 2021. Les résultats montrent que la pandémie et l’essor du télétravail ont affecté la quasi-totalité des modes de transport au quotidien, en diminution entre ces deux dates.
Malgré ce contexte, une augmentation «très nette» de l’usage régulier du train a été enregistrée dans la région d’Annemasse et dans le Chablais, passant de 0% à 7% des répondants qui emploient ce mode au moins deux fois par semaine. Une évolution similaire a été observée dans la vallée de l’Arve, alors que, dans les autres régions du Grand Genève, les transports collectifs ont connu une diminution globale.
Tarifs et infos digitales à améliorer
Les données montrent également une bonne appropriation du Léman Express par les résidents du Grand Genève, relève le cabinet indépendant 6t-bureau de recherche, qui a mené l’enquête: la quasi-totalité de l’échantillon questionné connaît cette offre et la moitié l’a déjà utilisée. Les usagers utilisent le RER transfrontalier avant tout pour le travail et les études. Confort, rapidité, itinéraires, arrêts desservis et infrastructure sont les points qui récoltent les plus hauts degrés de satisfaction, tandis que les tarifs et l’information digitale satisfont moins de la moitié des répondants.
Grâce à cette «nouvelle colonne vertébrale de la mobilité transfrontalière», 44% des automobilistes qui ont déjà utilisé le Léman Express disent avoir réduit l’usage de leur voiture, alors que 7% des personnes interrogées se sont séparées d’un véhicule, en particulier dans les régions de Genève, d’Annemasse et du Chablais.
«Insuffisant» pour les objectifs climatiques
Toutefois, «cette dynamique globalement favorable restera insuffisante» pour remplir les objectifs climatiques fixés par les autorités, prévient l’étude: le Grand Genève «ne pourra faire l’économie d’un changement plus profond en matière de mobilité transfrontalière». Directeur de 6t-bureau de recherche, Sébastien Munafò note que «deux ingrédients sont indispensables pour favoriser un report modal: des conditions restrictives pour la circulation automobile et une offre alternative de qualité».