Helvetic AirwaysL’équipage invité à «s’abstenir de ne parler que suisse allemand»
Une requête «par courtoisie» passe mal auprès du personnel d’Helvetic Airways. On leur demande de ne pas parler uniquement le suisse allemand pendant le service.

La compagnie aérienne rappelle que l’anglais reste la langue officielle de l’aviation.
AFP«Par courtoisie envers les autres membres de l’équipage qui ont des difficultés avec le suisse allemand, abstenez-vous de ne parler que le suisse allemand pendant les heures de services», peut-on lire dans un bulletin interne de la compagnie aérienne Helvetic Airways. Une demande qui passe mal auprès de certains membres du personnel.
«Je trouve une telle règle complètement absurde, simplement parce que certains membres de l’équipage ne sont pas Suisses», déclare une collaboratrice». Pour un de ses collègues, cette requête ne sera pas respectée: «Tout le monde s’en fout. Nous sommes une compagnie aérienne suisse, je ne vois pas pourquoi nous ne devrions pas parler notre langue». Un autre encore craint que «nos valeurs soient ainsi perdues – nous avons une croix suisse sur l’aileron arrière. Une telle réglementation est insensée».
Pas que le suisse allemand
Du côté de la compagnie aérienne, on rappelle qu’il ne s’agit pas d’une interdiction du suisse allemand. Mais évoluant dans un environnement de travail très international, il convient de se rappeler qu’il y a des employés de Suisse et de l’étranger. Ceux-ci «doivent d’abord s’habituer au suisse allemand. Cela vaut aussi pour les personnes originaires du Tessin ou de Suisse romande», explique Simon Benz, porte-parole d’Helvetic Airways.
De plus, depuis l’année passée, des personnes bénéficiant du statut de protection S ont intégré la compagnie et «ils ne parlent «que» l’allemand». Simon Benz rappelle enfin que l’anglais reste la langue officielle de l’aviation. Autrement dit, le suisse allemand peut être parlé, mais «pas seulement», conclut-il.
Pas de suisse allemand au Conseil national
Helvetic Airways n’est pas le seul endroit où la question de l’usage du suisse allemand a fait débat. Au début du mois de mai, on apprenait en effet que les députés avaient refusé par 164 voix contre 20, d’inscrire le suisse allemand parmi les langues de délibération.