Les 30 ans des «20 kils», ça se fête!

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Course populaireLes 30 ans des «20 kils», ça se fête!

Une vague de coureurs déferlera samedi dans les rues lausannoises, pour un anniversaire bariolé.

par
Catherine Muller

Certes, les «cracks» (dont de nombreux coureurs des hauts plateaux africains) seront comme chaque année au départ pour jouer la gagne. Mais pour la grande majorité des participants, les 20 Kilomètres de Lausanne riment d'abord avec plaisir. Une philosophie qui n'est certainement pas étrangère au succès populaire que rencontrent les «20 Kils», comme l'abrègent les habitués.

Au fil des éditions, l'épreuve a acquis ses lettres de noblesse et se place désormais comme un rendez-vous incontournable pour de nombreux adeptes romands de la course à pied. Parmi eux, un Lausannois n'a encore raté aucune édition; il le raconte (ci-dessous).

Un chapiteau à Coubertin

Pour fêter son 30e anniversaire en grande pompe, l'épreuve a voulu miser sur une ambiance bon enfant. Ainsi, la journée de samedi se déroulera dans une atmosphère de cirque. Clowns, acrobates et autres jongleurs, funambules et artistes de tout genre se succéderont pour divertir les participants comme le public. Un chapiteau de plus de 500 places sera notamment dressé sur le site de Pierre-de-Coubertin, sous lequel des représentations seront proposées gratuitement. Et, si vous aimez vous déguiser, perruques et nez rouges sont les bienvenus sur la ligne de départ.

«Ma première course? C'était horrible!»

A bientôt 63 ans, le Lausannois Bernard Rosset possède la particularité d'avoir participé à toutes les éditions des «20 Kils», sans exception. «Et je serai au départ samedi de la trentième!», assure ce réparateur et vendeur de motos d'occasion. Rien ne le prédestinait pourtant à connaître un tel «destin». «J'ai été pendant de longues années un gros fumeur. Or, il se trouve que j'ai décidé d'arrêter environ un mois avant la première édition, en 1982. Du coup, c'est suite à un pari avec des copains que je me suis retrouvé inscrit.» Quel souvenir en garde-t-il? «Une horreur! Je n'avais aucune idée de l'effort qu'une telle course représentait». Depuis, il ne s'entraîne pas plus, mais participe chaque année à une vingtaine de courses populaires, dont le GP de Berne et le marathon de Lausanne (n.d.l.r: il a également disputé toutes les épreuves depuis 1993). «Du coup, j'arrive à garder la forme. Mon métier, assez phsyique, y contribue également». A-t-il tout de même un secret, pour ne jamais avoir été tenté de faire l'impasse sur une édition? «Je ne bois pas de potion magique. Je possède juste une très grande volonté. Ça aide énormément dans la course à pied!»

La barre des 20 000, le graal

Les organisateurs ne s’en cachaient pas: le but avoué pour ce jubilé n’était autre que d’atteindre pour la première fois la barre des 20 000 coureurs. Or, même si les inscriptions ont été exceptionnellement prolongées jusqu’à hier soir minuit, le défi semble difficile à relever. Le communiqué publié dans la journée de mardi chiffrait la participation à quelque 18 000 coureurs, toutes catégories confondues. En terme de popularité, il s’agit de la troisième épreuve du pays, derrière le Grand Prix de Berne et la course de l’Escalade à Genève.

Le jubilé passera entre les gouttes

Programmés à la fin du mois d’avril, les «20 Kils» ont souvent passé entre les gouttes et ont même parfois bénéficié de conditions quasi estivales. Ce sera le cas samedi pour la 30e édition, avec un ciel annoncé bien ensoleillé et des températures supérieures à 20 degrés. Une vraie première. La neige s’était en effet invitée à la 10e édition (1991), et la pluie n’avait cessé de tomber durant la journée pour les 20 ans (2001).

Un geste en faveur du sport populaire

Ancien président du Comité international olympique (dont le siège est à Lausanne), Juan Antonio Samaranch est à l’origine de l’épreuve. Comme il appréciait beaucoup la ville, il souhaitait y créer une grande course populaire, où les enfants pourraient participer gratuitement et qui réunirait des sportifs chevronnés mais aussi des amateurs. La première édition, qui a rassemblé 1470 coureurs, s’est déroulée le 6 juin 1982.

Record, blessure et flèche de Cupidon

En 29 éditions, l’épreuve a accumulé les souvenirs et les anecdotes. Speaker et animateur, Christian Perler en a compilées certaines.

- La Neuchâteloise Tiffany Langel, née en 1991, est à ce jour la plus titrée de l’épreuve. Elle a remporté 9 victoires consécutives chez les juniors (4 km), et 3 dans sa catégorie sur 10 km. Chapeau!

- La particularité de Stéphane Gmünder? Il a été le premier vainqueur des 20 Km de Lausanne. Désormais âgé de 63 ans, il s’alignera samedi sur 10 km. En 2010, il avait bouclé la distance en 46’41.

- Commentateur des courses durant de nombreuses années, l’animateur de la RTS Jean-Marc Richard s’est blessé à l’épaule en 1994, à l’envers sur une moto. Bilan: une petite déchirure ligamentaire.

- Cupidon a frappé en 2004. Blessée, une concurrente ne court pas cette année-là. Mais elle assiste au départ. Son regard se pose sur un coureur, dont elle note le numéro de dossard en vitesse. Elle retrouvera son nom et l’appellera quelques jours plus tard. Depuis, ils vivent ensemble.

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