Energie: Les éoliennes se font une toute petite place à Genève

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ÉnergieLes éoliennes se font une toute petite place à Genève

Le canton du bout du lac a décidé de miser essentiellement sur le solaire, la géothermie et GeniLac. Une étude sur l’énergie du vent pourrait néanmoins ouvrir la voie à l’éolien.

Une éolienne à Martigny, dans le canton du Valais.

Une éolienne à Martigny, dans le canton du Valais.

Edouard Curchod/VQH

Les éoliennes ne sont pas réservées aux crêtes des montagnes ou aux fonds de vallée venteux. À en croire la réponse du Conseil d’État genevois aux questions du député Vert Boris Calame, quelques installations pourraient voir le jour au bout du lac au tournant des années 2030, au plus tôt. «Il faut le faire, c’est indispensable», insiste l’élu écologiste. Pour lui, cette énergie «particulièrement intéressante en hiver» permettrait de «compléter» d’autres sources, moins productives durant la mauvaise saison, quand la demande est au maximum.

Antonio Hodgers nuance

Inutile pour autant de s’imaginer la campagne genevoise hérissée de mâts soutenant de gigantesques pales. Le conseiller d’État Antonio Hodgers, également écologiste, se montre circonspect: «Le potentiel déterminant d’énergies renouvelables locales est le solaire, la géothermie et GeniLac. Ce dernier est déjà opérationnel et se développera bientôt sur la rive gauche. Les résultats exploratoires de la géothermie à Genève sont prometteurs et le solaire doit massivement augmenter. Nous visons cinq fois plus de production d’ici 10 ans. L’éolien, lui, représente une faible part du potentiel que nous devrons confirmer après les études en cours.»

Les chiffres du Département du territoire font état d’un potentiel de 1% pour l’énergie éolienne. À titre de comparaison, les Services industriels de Genève avancent le chiffre de 20% en 2035 pour la géothermie et de 6% pour le solaire d’ici à 2025. Pour autant, la porte n’est pas fermée au vent. Des études, en cours, doivent aboutir fin 2022. L’inclusion des zones éoliennes potentielles dans le Plan directeur cantonal a été ordonnée par la Confédération aux cantons. Genève s’y attelle, précise l’administration.

Quatre zones propices

Boris Calame, lui, s’est appuyé sur l’Atlas des vents de la Suisse pour pointer plusieurs zones propices, dont Jussy, Bardonnex, La Plaine et le Mandement. Officiellement, une première étude menée par le Canton a «identifié un potentiel d’environ 14 unités pour une production estimée à 112 gigawattheure par année». Et de préciser que d’ici à 2030, l’objectif est de pouvoir atteindre une production de 40 gWh/an, soit la consommation de près de 12’000 ménages.

La réponse du Conseil d’État souligne néanmoins à plusieurs reprises qu’il faudra tenir compte «des contraintes et enjeux, notamment environnementaux et sociaux», et conclut que le développement de cette technologie «est un défi de taille». Boris Calame juge qu’il «faudra le faire, mais de manière raisonnée». 

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