Boudry (NE): Les incivilités d’une minorité de requérants ulcèrent les habitants

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Boudry (NE)Les incivilités d’une minorité de requérants ulcèrent les habitants

Lundi soir, le législatif boudrysan a accordé sa confiance au Conseil communal sur la gestion du dossier du Centre fédéral d’accueil de Perreux en classant une motion PLR. Les délits causés par une minorité de réfugiés étaient au centre des débats.

Le site de Perreux.

Le site de Perreux.

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Lundi soir, la séance extraordinaire du Conseil général de Boudry (NE) a débouché sur une unanimité: tout le monde s’accorde à dire que la situation actuelle ne peut pas perdurer. Les incivilités et surtout les délits commis par une minorité de requérants créent un climat anxiogène dans la cité. Néanmoins, le législatif a classé une motion de décembre 2020 intitulée «transparence de la sécurité au centre fédéral pour requérants» avec 19 voix favorables contre 15 défavorables et accepté, de fait, le rapport de l’exécutif.

Le rapport du Conseil communal a tenu compte de l’enfer vécu par ses concitoyens et, à défaut de convaincre pleinement le Conseil général, le vice-président de la commune, le PLR Gilles de Reynier, a obtenu la confiance de ses pairs sur sa gestion du dossier. Faute de pouvoir apporter des solutions définitives aux problèmes causés par le Centre de Perreux et notamment celui de sa suroccupation, les démarches entreprises par l’avocat ont été jugées satisfaisantes en l’état.

Mais les préoccupations de la population, relayées par ses élus sont nombreuses. «Il n’est pas acceptable que l’accueil se fasse au détriment de la population. La sécurité, la tranquillité et la qualité de vie de tous les Boudrysans ont considérablement baissé», a posé le PLR Danilo Facchinetti. La socialiste Isabelle Zürcher a exigé que des mesures efficaces soit prises. Le Vert Stefan Bigler a recentré la problématique: il faut éviter la suroccupation du centre où le quota de 480 places est toujours dépassé, lorsqu’il n’est pas carrément doublé. L’élu écologiste a également réclamé que d’autres pistes que celles purement sécuritaires soient explorées.

«J’espère qu’on va respecter ce plafond des 480 le plus rapidement possible. Je ne m’attends pas à ce qu’on l’atteigne dans les deux mois, mais le plus tôt sera le mieux», a convenu le préposé à la sécurité publique, Gilles de Reynier. Le PLR, qui a lui-même été victime d’un cambriolage perpétré par deux réfugiés, comprend bien les préoccupations des Boudrysans, mais il refuse de peindre le diable sur la muraille: «Les gens hébergés dans le Centre fédéral y passent entre deux et quatre mois et la grande majorité se comporte bien. Il faut aussi parler des bonnes choses, comme de la scolarisation, des cours de français, notamment».

Un ratio ingérable

Les délinquants hébergés dans le centre de Perreux sont quantité négligeable, mais ils cristallisent toutes les crispations. Estimée à une quinzaine d’individus par Georges-André Lozouet, le porte-parole de la Police neuchâteloise, cette frange d’indésirables pourrit la vie de la population locale et nécessite une grosse mobilisation des forces de sécurité. Sans que le résultat soit probant, selon Dastier Richner, président de l’Association Bien Vivre à Neuchâtel: «Les mesures sécuritaires appliquées actuellement ne servent à rien, gauche et droite se sont entendues sur le sujet, ce lundi soir». Pour le riverain, le fond du problème est ailleurs: un tel centre n’a rien à faire dans une localité de 6000 habitants. «Dans une grande ville de 400’000 habitants, la gestion de 500-1000 personnes en plus est structurellement bien plus absorbable qu’elle ne l’est chez nous.» Et celle de ses cas problématiques l’est d’autant plus. 

«Si rien n’est fait, ce seront les citoyens eux-mêmes qui prendront en charge la sécurité»

«On espère bientôt un retour à la normale. Il y a beaucoup de monde sur un seul site. C’est cette surpopulation qui cause des problèmes. Le but serait de revenir aux 480 personnes prévues. La Confédération doit penser à ouvrir d’autres structures, des centres de réserves. Avec le conflit en Ukraine, tout le monde a été pris de court. Mais maintenant, il faut anticiper les prochaines crises», a convenu Serge Gamma, le chef cantonal du service cantonal des migrations, présent en début d’assemblée, à Boudry. Avant le vote du classement de la motion, le PLR Blaise Geiser s’était adressé à lui pour lui rappeler l’urgence de la situation: «Si rien n’est fait, ce sont les citoyens eux-mêmes qui prendront en charge la sécurité». Une menace qui plane, malgré le consensus décidé lundi soir.

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