Travail«Les femmes sont les grandes perdantes de la pandémie»
Tandis que le stress au travail a atteint des niveaux records, la pandémie a quant à elle renforcé les inégalités hommes-femmes, avertit la faîtière syndicale Travail.Suisse.

Travail.Suisse veut une reprise du travail en présentiel sous le signe de l’égalité.
Pixabay (photo d’illustration)«Les femmes sont les grandes perdantes de la pandémie», a déclaré devant la presse à Berne Léonore Porchet, vice-présidente de Travail.Suisse et conseillère nationale verte vaudoise. Les résultats 2021 du «Baromètre Conditions de travail» dévoilés mardi montrent en effet qu’à cause du Covid, les inégalités entre les sexes, dans le monde du travail, se sont renforcées. La faîtière syndicale appelle donc à une mise en place d’investissements massifs dans le domaine de l’égalité.
Projet commun de Travail.Suisse et de la Haute école spécialisée bernoise, le «Baromètre Conditions de travail» fournit depuis 2015 des résultats sur l’évolution et la qualité des conditions de travail en Suisse, via diverses enquêtes auprès des salariés. Son constat 2021 a révélé que la majorité des hommes percevait une amélioration et parvenait à donner davantage de sens à leur emploi que les années précédentes. Du côté des femmes en revanche, le Covid a nettement péjoré la situation. «Elles sont significativement moins satisfaites de leurs conditions de travail et ressentent plus de stress», a affirmé Léonore Porchet. À l’origine de ce constat: une augmentation de la disparité dans la répartition des tâches, des salaires, et une diminution des possibilités d’être déchargées.
«45% des salariés sont stressés par leur travail»
Par ailleurs, «près de 45% des salariés sont stressés par leur travail, a déploré Léonore Porchet, et leur santé mentale en est péjorée». En effet, le «Baromètre Conditions de travail» a montré que le stress au boulot atteignait en 2021 des niveaux sans précédent. Si la pandémie a globalement amélioré les conditions de travail, la charge de travail reste néanmoins trop élevée, et le manque de perspectives de développement est critique. Dès lors, la faîtière appelle à considérer le stress comme un problème de santé publique. «Le Burn out devrait notamment être reconnu comme une maladie professionnelle», a recommandé la conseillère nationale.
Finalement, les résultats 2021 ont aussi mis en lumière les difficultés de conciliation entre travail et vie privée. L’enquête a montré qu’un tiers des salariés étaient trop fatigués après leur travail pour profiter des activités familiales, et s’occuper des affaires privées. Le télétravail est également perçu, selon les résultats de l’enquête, comme un outil controversé. Si certains travailleurs ont apprécié le calme de leur domicile et le fait de ne pas devoir se déplacer, d’autres ont en revanche souffert du manque de contact social et de l’ergonomie inadéquate. De plus, le distanciel a rendu plus difficile la séparation du temps de travail, et de la vie privée.
2021, l’année la plus stressante
Mardi, l’entreprise américaine de logiciels Oracle a également dévoilé, via un communiqué, les résultats d’une enquête relatifs à l’impact du Covid sur le lieu de travail. Menée dans différents pays entre juillet et août 2021, celle-ci révèle que 62% des employés considèrent l’année en cours comme la plus stressante au travail de tous les temps. 75% de personnes se sentent également «coincées» personnellement et professionnellement. Résultats des courses, 82% des employés estiment ainsi que les robots sont désormais plus à même de les soutenir dans leur carrière que les humains. Ceux-ci seraient en effet plus impartiaux dans les recommandations formulées, ils répondraient plus rapidement aux questions relatives à la carrière, et ils seraient plus performants dans la recherche de nouveaux emplois en fonction des compétences de l’employé.