Les jumeaux qui incarnent la nouvelle vague bulgare

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La Bulgarie se présentera face à la Suisse avec un nouveau coach et dix joueurs sans la moindre sélection. Focus sur deux d’entre eux, les parfaits jumeaux Petko et Andrea Hristov.

Petko Hristov, il y a deux ans, face au Bleuet Moussa Dembélé.

Petko Hristov, il y a deux ans, face au Bleuet Moussa Dembélé.

AFP

Ils s'appellent Petko et Andrea Hristov et ils ont presque tout fait ensemble. Enfin sauf venir au monde, puisqu'il y a tout de même eu environ un quart d'heure de battement... Les deux jeunes hommes de 22 ans ont joué ensemble au Slavia Sofia et pourraient bien commencer leurs carrières internationales ensemble ses prochains jours, contre la Suisse jeudi, pourquoi pas.

Andrea a commencé à voler de ses propres ailes à l'hiver 2019, quand il est parti une année en prêt à Cosenza (Serie B), avant de revenir au pays. Petko, lui, avait rejoint l'Italie deux ans avant lui. Il y a enchaîné les prêts et, cette année, s'est installé comme un titulaire indiscutable à Pro Vercelli, dans le Piémont, en Serie C. Une trajectoire presque similaire, pour ces deux jumeaux très identiques et qui jouent en prime au même poste.

Petko et Andrea ont commencé à taquiner le cuir ensemble, quand ils avaient sept ans. D'abord avec le Levski Sofia, avant de rejoindre le Slavia en 2013. C'est quatre ans plus tard qu'ils ont fait le grand saut chez les pros. Le premier était alors considéré comme le plus prometteur. «Il a tout de suite joué et on aurait dit qu'il avait 200 matches en pro dans les jambes, raconte son coach d'alors Vladimir Ivanov. Je n'avais jamais vu un jeune aussi bien débuter avec les grands, surtout qu'on affrontait une bonne équipe: le CSKA.»

Ils sont jumeaux monozygotes, mais ils ont chacun des qualités bien à eux. «Ils sont même totalement opposés, rigole presque Ivanov. Andrea base plus son jeu sur les émotions. Je pense que le fait que Petko ait été meilleur que lui pendant quelques saisons l'a forcé à développer d'autres forces. Il lui courait derrière en quelque sorte et ç'a lui a été bénéfique. Après quelques mois, Andrea est devenu presque plus fiable que son frangin.»

Au bout d'un certain temps, ils ont même été alignés ensemble. Une force selon les deux hommes, qui ont forcément un supplément d'âme quand ils évoluent de concert. «Sur le terrain, on anticipe et on se comprend mieux. On sait toujours ce que l'autre va faire», savoure Petko, qui avoue essayer de prendre exemple sur le Brésilien Thiago Silva pour devenir meilleur. «Même quand on était gamin, on savait toujours où était l'autre, relance Andrea. Notre père Rosen, qui nous a toujours suivis et aidés depuis toujours, y est pour beaucoup.»

«En tant que père, j'ai tout fait pour qu'ils progressent ensemble, se souvient ce patron de bistrot de Sofia, dont l’établissement a fermé un nouvelle fois ce lundi, à cause d’une troisième vague de coronavirus plutôt virulente dans la région. Ils ont longtemps évolué au sein de la même équipe et je savais qu'ils avaient une chance d'arriver à un bon niveau. Il y a pas mal d'exemple de frangins qui deviennent professionnels de concert dans une même formation.» Ca a marché, Petko ayant notamment été élu jeune joueur bulgare de l'année en 2016.

Les deux hommes ne devaient pas affronter la Suisse jeudi soir, mais la Bulgarie n’a plus le choix, elle qui a plongé à la 68e place du classement de la FIFA, entre l’Arabie Saoudite et l’Irak. Elle doit se trouver une nouvelle vague de joueurs prometteurs, sous peine de rester dans l’anonymat et loin des grands tournois. Le dernier qu’elle a disputé, c’était l’Euro 2004. Avec les frangins Hristov, elle a deux cartes d’avenir en mains.

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