Lausanne: Les raëliens se jettent à l’eau pour libérer les tétons

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LausanneLes raëliens se jettent à l’eau pour libérer les tétons

Samedi, une manifestation est organisée à la piscine de Bellerive pour dénoncer l’interdiction faite aux femmes de se baigner seins nus. L’identité de l’organisateur interpelle.

Dans les piscines lausannoises, strings et topless sont interdits uniquement lors des déplacements ou de la baignade (photo prétexte).

Dans les piscines lausannoises, strings et topless sont interdits uniquement lors des déplacements ou de la baignade (photo prétexte).

Pixabay

À une époque où les questions de genre suscitent bien des débats, le règlement de certaines piscines a de quoi interpeller. À Lausanne, par exemple, alors que les hommes ont l’obligation de se découvrir le torse pour se baigner, les femmes ont l’obligation de cacher leur poitrine. Afin de dénoncer cette distinction basée sur le sexe des baigneurs, une manifestation est organisée samedi à Bellerive. À cette occasion, il sera demandé aux femmes de tomber le haut et aux hommes d’en porter un par solidarité.

Cette initiative part de l’organisation internationale gotopless.org, qui se bat pour le droit des femmes de pratiquer le topless, partout où les hommes peuvent le faire. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est le mouvement raëlien – dont la doctrine se fonde sur la prétendue rencontre entre son fondateur et des extraterrestres – qui en est à l’origine.

«C’est une stratégie de marketing»

«Il est vrai que le lien entre les aliens et le port d’un haut de maillot de bain à la piscine ne saute pas forcément aux yeux. Mais les raëliens prônent aussi l’amour libre et l’absence de complexes face à la nudité», explique Jörg Stolz, sociologue à l’Université de Lausanne. Pour ce dernier, néanmoins, il s’agit surtout pour ce mouvement de «faire le buzz» et attirer l’attention des médias. «Les raëliens s’associent volontiers aux manifestations qui ont le vent en poupe, comme la Pride, leur but étant de recruter de nouveaux adeptes. C’est une stratégie marketing», poursuit le sociologue.

Dans un autre registre, Jörg Stolz relève également un étrange retour en arrière pour ce qui est de se baigner les seins nus, sans toutefois parvenir à l’expliquer. «En Suisse, jusque dans les années 1950, les valeurs étaient très conservatrices. Puis, les années 1960 ont apporté beaucoup de libérations, que ce soit en matière de vêtements, de coupes de cheveux ou d’émancipation des femmes. À cette époque et jusque dans les années 1980, la nudité était davantage acceptée et il y avait bien plus de femmes topless sur les plages qu’aujourd’hui. On peut donc parler d’une forme de régression qui contraste avec d’autres valeurs devenues plus libérales, par exemple l’acceptation de l’homosexualité.»

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