NeuchâtelLes ressortissants russes se disent victimes de «russophobie»
La communauté russe établie dans le canton de Neuchâtel dénonce les réactions d’hostilité de la population locale à son égard.

Les ressortissants russes de Neuchâtel dénoncent le parti pris en faveur de l’Ukraine.
afpUne femme russe installée dans le canton de Neuchâtel depuis de longues années souligne que les ressortissants de son pays subissent «des agressions verbales». Cette réaction d’hostilité clairement liée au conflit ukrainien est, selon elle, la preuve d’une certaine russophobie qui prévaut en Suisse. Elle dénonce notamment une discrimination des réfugiés des autres pays par rapport à ceux venant d’Ukraine.
«À peine arrivés en Europe, les Ukrainiens ont tous les droits et tous les avantages. Je ne vois pas pourquoi on ne traite pas les réfugiés de tous les pays de la même manière»
Interrogée par arcinfo, une autre ressortissante russe dit avoir entendu qu’une grand-maman s’était fait cracher sur les pieds parce qu’elle parlait russe. De son côté, une quinquagénaire dénonce «les sanctions qui étouffent le peuple russe». Elle cite notamment le cas de sa maman, qui souffre d’un cancer. «Elle est en train de mourir. Je devrais aller auprès d’elle à Moscou. Mais c’est impossible. Pour l’instant, je ne peux même pas lui envoyer de l’argent», se plaint-elle. Avant de déplorer l’amalgame car les Russes sont vus comme les «méchants» alors que «pas un mot négatif n’est utilisé pour désigner les Ukrainiens». Mais les autorités neuchâteloises font preuve de pragmatisme. Pour preuve, la direction d’un collège a demandé à la quinquagénaire russe trilingue de faire l’interprète auprès de jeunes réfugiés ukrainiens.