FribourgLes singes continueront de prendre de la coke à l'uni
Une pétition, déposée en février auprès du Grand Conseil, demandait l'arrêt des expériences. Elle a été classée sans suite.
La Ligue Suisse contre l'expérimentation animale et pour les droits des animaux (LSCV) a du mal à encaisser la décision des autorités fribourgeoises. Sa demande visant à stopper les expériences universitaires sur des macaques, notamment en leur administrant des micro-doses de cocaïne, n'a pas abouti. Et ce malgré les 19'000 signatures dont était munie la pétition déposée auprès du Grand Conseil, en février dernier.
Si, en réalité, il s'agissait de défendre la dignité des animaux, c'est néanmoins sur des points de la procédure d'obtention des autorisations que la LSCV avait axé ses revendications. Et, sur cet aspect, la Commission des pétitions du Grand Conseil considère qu'aucune irrégularité n'a été commise. Le dossier a donc été classé sans suite.
Egalement interrogé sur la question par les défenseurs des animaux, le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen (qui a notamment la charge d'exercer la haute surveillance de l'Université de Fribourg) rappelle que, en termes de recherches et de méthodologie, l'Université est autonome et indépendante. Ce qui est l'un des principes fondamentaux de la liberté académique.
Avis favorable du Service des affaires vétérinaires
Quant à l'aspect éthique des expérimentations sur des animaux, il est régi par une commission indépendante. Et, pour ce qui est des autorisations, les demandes sont soumises à l'approbation de divers groupes d'experts, dont le Service des affaires vétérinaires. Néanmoins, la LSCV estime que certains points de la demande d'autorisation auraient pu être davantage analysés, sans pour autant empiéter sur la liberté de recherche de l'Université.
En outre, la LSCV déplore qu'il lui soit légalement impossible de s'engager dans une plainte pénale à l'encontre des autorités fribourgeoises ou de l'Université, pour les contraindre à rendre publics les points litigieux. Pour finir, la ligue souligne que «puisque ni le Conseil d'Etat ni les députés du Grand Conseil ne veulent agir, ces expériences continueront, avec des commissions soi-disant d'éthique alibis, composées à majorité de chercheurs et sympathisants des milieux académiques. La situation n'est pas près de changer. Ces expériences, qui sont une insulte à la dignité, doivent cesser, et nous poursuivrons notre combat pour les abolir.»