L’escroc négocie sa peine de prison, puis s’évapore

Publié

La Côte (VD)L’escroc négocie sa peine de prison, puis s’évapore

Un Français qui vivait plutôt bien d’un business de sous-location a perçu 156’000 francs de revenu d’insertion. Et là, il est aux abonnés absents.

par
Christian Humbert
L’accusé ne s’étant pas présenté, l’accord passé ne tient plus.

L’accusé ne s’étant pas présenté, l’accord passé ne tient plus. 

iStock / image prétexte

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Français de 49 ans était à l’aise: une fortune d’un demi-million de francs, une carte de crédit «gold» et de belles voitures. Pourtant, entre 2011 et 2016, il a réussi à obtenir 156’000 francs de revenu d’insertion (RI). L’arnaque a pris fin le 1er janvier, lorsqu’il a été appréhendé à l’aéroport, alors qu’il s’envolait pour l’Égypte. Au lieu de vacances exotiques, il a passé 59 jours en prison.

Car les soupçons qui pesaient sur lui se sont confirmés: l’arnaqueur, par ailleurs peu enclin à payer la pension pour son fils, a menti aux services sociaux. Pour sa demande de RI, ce détenteur d’un permis C prétendait vivre dans un petit logement, qu’il disait payer 1300 francs à un bailleur tout ce qu’il y a de plus fictif. En ­réalité, il vivait chez des particuliers et officiait même dans des refuges en Valais, où il était en plus rétribué.

Il avait aussi loué un grand appartement dont il mettait les chambres en sous-location. Celles-ci étaient parfois occupées par six personnes, qui lui versaient chacune de 700 à 1400 francs par mois. Ce commerce lui aurait rapporté près de 300’000 francs.

Au terme de l’instruction, le quadragénaire a été prévenu d’escroquerie par métier, de faux dans les titres et de violation d’une obligation d’entretien. Il avait accepté une peine négociée de 24 mois de prison, dont 10 ferme. L’accusé aurait dû confirmer cet accord cette semaine devant le Tribunal de Nyon en procédure simplifiée. Il ne s’est cependant pas présenté à l’audience, sans fournir d’explications. 

Un aller-retour qui peut coûter cher

Le quadragénaire, qui n’a plus donné de nouvelles, pourrait être rentré en France. Or, l’accord conclu avec le procureur ne peut pas s’appliquer tel quel: il doit être entériné oralement devant la justice et la présence de l’accusé est obligatoire. Comme il n’a pas assisté à l’audience, son dossier retourne chez le procureur avant un nouveau renvoi au Tribunal, avec le risque qu’on lui inflige une peine plus lourde. Cet aller-retour est aux frais du prévenu. La somme séquestrée sur ses comptes permettra de dédommager le Canton.

Ton opinion