Leur mère les obligeait à manger leur vomi et leurs excréments

Publié

ZurichLeur mère les obligeait à manger leur vomi et leurs excréments

Des parents sont accusés d'avoir maltraité et humilié leurs deux enfants pendant des années. Ils comparaîtront devant le juge mercredi prochain.

Stefan Hohler/lhu
par
Stefan Hohler/lhu

ATS

L'acte d'accusation de 22 pages fait froid dans le dos. Séquestration, gifles, coups de bâton, privation de nourriture, humiliations… la liste des sévices qu’un couple, divorcé depuis, aurait fait subir à ses deux enfants est longue. Un peintre kosovar de 49 ans et une Suissesse de 48 ans, les parents d’un garçon et une fille, comparaîtront devant le tribunal de district de Zurich mercredi prochain. Ils sont accusés d’avoir maltraité et négligé leurs enfants, âgés de moins de 10 ans à l’époque des faits (ndlr: aujourd’hui, ils ont tous deux atteints la vingtaine) entre 2003 et 2010.

La cruauté a augmenté avec les années

Plus les années passaient, plus les parents ont fait preuve de cruauté. Selon l’acte d’accusation, dès 2006, le garçon et la fillette, respectivement âgés de sept et huit ans, étaient enfermés pratiquement tous les soirs dans leur chambre. A partir de 2008, c’est dans la cave de la maison que les parents les mettaient. Les week-ends aussi la séquestration se poursuivait. Les enfants restaient cloîtrés toute la journée dans leur chambre ou au sous-sol et ne peuvent aller au toilette que deux fois par jour. Lorsque n’y tenant plus, ils urinaient ou déféquaient sur le sol, ils devaient ensuite nettoyer le sol. La mère est également accusée d’avoir exigé que ses enfants mangent leur propre vomi, mettant la tête de sa fille directement dans le liquide. Elle aurait aussi poussé son fils à manger ses excréments.

D’autres humiliations sont décrites dans l’acte d’accusation. La mère aurait coupé les cheveux mi-longs de sa fille contre son gré ne lui laissant plus que quelques millimètres sur la tête. Une autre fois, les enfants ont dû mettre leurs couches imbibées d'urine sur la tête et rester immobiles toute une journée. Le père est aussi accusé d’avoir a mis la tête de la fillette dans la cuvette des toilettes.

Des enfants sous-alimentés

Autre constat: une négligence totale de la part des parents au vu de l’état physique désastreux des enfants. En effet, durant toutes ces années, ces derniers ont été sous-alimentés et ont souffert de malnutrition. Pour survivre, le garçon et la fille ont dû voler de la nourriture à des enfants à l'école ou chiper à manger en cachette à la maison. À un peu moins de neuf ans, le garçon ne pesait que 18,5 kilogrammes et la fillette plus âgée d’un an un peu moins de 22 kilogrammes. Les parents n'ont pas non plus prêté attention aux soins corporels de leurs progénitures. Les enfants avaient des chaussures trop petites, à tel point que leurs pieds avaient des ampoules. Ils n'étaient pas non plus autorisés à participer aux voyages scolaires.

Agressions sexuelles sur plusieurs fillettes

Les gifles et les coups de bâton étaient monnaie courante à la maison. Le père giflait et tirait les cheveux des enfants presque tous les jours. Il est également accusé d’avoir agressé sexuellement une fillette durant cinq ans, de ses sept à ses douze ans, plusieurs fois par semaine. Il aurait aussi abusé de sa belle-fille (ndlr: la fille de son épouse issue d’une relation antérieure) et étranglé sa femme.

Le calvaire a pris en 2010, lorsque les deux enfants ont été placés dans un foyer d’urgence. Ils étaient gravement traumatisés et avaient un retard de développement. Ils ont suivi des thérapies hebdomadaires durant des années, mais désormais adultes, ils doivent néanmoins être pris en charge par l'assurance invalidité. Les parents sont en prison depuis deux ans et sont poursuivis pour lésions corporelles graves et de privation de liberté. Le père est aussi accusé d'actes sexuels avec des enfants, de coercition sexuelle et de mise en danger de la vie d’autrui.Des faits qu’il conteste. Le Tribunal zurichois devra aussi se prononcer sur ce chef d’accusation.

Ton opinion