Football: Liverpool pratique des entraînements mentaux novateurs

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FootballLiverpool pratique des entraînements mentaux novateurs

Avant la finale de Ligue des champions, certains joueurs des Reds sont apparus avec des capteurs cérébraux en plein entraînement. Explications.

Ce mercredi, à l’entraînement, Trent Alexander-Arnold était équipé de capteurs cérébraux.

Ce mercredi, à l’entraînement, Trent Alexander-Arnold était équipé de capteurs cérébraux.

IMAGO/Shutterstock

C’est la marque d’une très grande équipe. Les joueurs de Liverpool ont à peine eu le temps de digérer leur mano a mano perdu avec Manchester City pour le titre de champion d’Angleterre qu’ils doivent déjà rebondir sur un autre événement crucial: la finale de Ligue des champions face au Real Madrid, programmée ce samedi soir. Au cœur de cette semaine de préparation, certaines images de l’entraînement des Reds ont attiré l’attention. On y voit les latéraux Kostas Tsimikas et Trent Alexander-Arnold porter des capteurs cérébraux en plein exercice. À quoi peuvent-ils bien servir?

Kostas Tsimikas en action à l’entraînement ce mercredi.

Kostas Tsimikas en action à l’entraînement ce mercredi.

IMAGO/PA Images

Cette pratique n’est pas soudainement apparue pour préparer le choc contre les Merengues. Le staff technique de Liverpool l’a introduite l’été dernier. L’objectif consiste à offrir les clés mentales aux joueurs afin de leur permettre de «contrôler leur cerveau quand cela compte le plus». En d’autres termes, de tirer le maximum de leurs capacités dans les moments importants.

Entrer plus facilement dans la «zone»

Derrière cet ambitieux projet se trouve l’entreprise neuro11, fondée par le neuroscientifique Niklas Hausler et Patrick Häntschke, un ancien joueur allemand de modeste niveau. Ces deux amis se sont penchés sur les gains marginaux à exploiter dans l’aspect psychique. «Le côté physique du football a presque été maximisé. La prochaine étape consiste à entraîner directement le cerveau», présente Niklas Hausler dans un article de The Athletic, où il explique cette méthode d’entraînement: «Lorsque vous êtes capable de donner le meilleur de vous-même, vous agissez de manière automatique. Vous n’avez pas besoin d'y penser, cela se produit tout simplement. [...] Ce que nous faisons avec un joueur, c’est que nous déchiffrons avec lui et déterminons quelles parties de ce processus l’aident à se mettre dans cet état cérébral. [...] Chacun a son propre processus mental.» Ou comment, dit autrement, permettre à chaque joueur d’entrer plus facilement dans «la zone», cette fameuse sensation de réussite totale que traversent les sportifs quand la confiance et l'exécution technique sont à leur paroxysme.

«Le côté physique du football a presque été maximisé. La prochaine étape consiste à entraîner directement le cerveau»

Niklas Hausler, co-fondateur de l’entreprise neuro11

Niklas Hausler et Patrick Häntschke ont lancé neuro11 en 2019 et ont rapidement contacté Jürgen Klopp. L’entraîneur allemand cherche à optimiser le moindre détail. C’est dans cette optique qu’il collabore notamment avec le Danois Thomas Gronnemark, spécialiste de la touche, et le surfeur allemand Sebastian Steudtner, dans le but d’améliorer la respiration de ses joueurs. C’est donc sans surprise que Klopp s’est montré réceptif devant le travail de neuro11. «Nous sommes désormais en mesure d’entraîner spécifiquement les capacités mentales et de précision de nos joueurs directement sur le terrain, d’une manière qui ne nous était pas possible jusqu'à présent, indique-t-il sur le site de l’entreprise. Étant donné que la force mentale joue un rôle si important au plus haut niveau, nous sommes ravis de travailler avec ces gars.»

Pour l’instant, cette coopération s’articule autour des coups de pied arrêtés. Les résultats sont probants puisque les Reds ont bouclé la saison de Premier League en ayant inscrit 19 buts de cette manière. Soit deux de moins que Manchester City (21), meilleure équipe du championnat dans ce domaine, et surtout sept de plus que sur l’exercice précédent (12). Ce n’est pas non plus anodin s’ils ont remporté leurs deux séances de tirs au but contre Chelsea en finale de la Coupe de la League puis en finale de la Coupe d’Angleterre. «Jürgen et moi croyons vraiment en ces deux gars et en leur concept, applaudit Pep Lijnders, l’adjoint néerlandais de Klopp, dans l’article de The Athletic. Ils donnent les bons apports pour que les joueurs trouvent le bon flux et, avec ça, plus de précision. Ils aident à mettre les joueurs dans le bon état d’esprit et à savoir comment se réinitialiser.»

C’est aussi à cela qu’on reconnaît les grandes équipes: savoir repousser les limites du perfectionnement.

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