Concert interrompu à BerneL’UDC porte plainte pour «racisme antiblanc», la polémique s’emballe
Médias, réseaux sociaux et politiques se ruent sur le thème de «l’appropriation culturelle» après l’arrêt de la prestation du groupe de reggae Lauwarm à la Brasserie Lorraine.

La Brasserie Lorraine à Berne est dans la tourmente depuis le début de la semaine.
Google Street ViewSans doute lassés des épidémies et de la géopolitique, les experts de comptoir ont trouvé de quoi faire durer encore un peu leur quart d’heure de gloire grâce à «l’appropriation culturelle». Ce terme encore peu connu sous nos latitudes (lire encadré) a surgi comme un diable de sa boîte après l’interruption d’un concert de reggae du groupe alémanique Lauwarm, le lundi 18 juillet dans la Brasserie Lorraine, un bistrot associatif bien connu à Berne.
Dernier rebondissement: les Jeunes UDC Suisse disent vouloir saisir la justice, accusant le bistrot de «racisme antiblanc». Leur président, David Trachsel, a déclaré jeudi que son parti allait déposer une plainte contre les organisateurs du concert. Il invoque la norme pénale antiraciste, que l’UDC ne s’est pourtant pas privée d’attaquer à plusieurs reprises pour défendre la liberté d’expression.
De quoi on parle?
L’annonce par la brasserie de l’incident, lundi sur Facebook, a déclenché une tempête de réactions sur les réseaux. Les uns pointent la contradiction de pénaliser un groupe pour son apparence au nom de la non-discrimination, les autres appellent à débattre d’une question mal connue et importante en prenant en compte tous les points de vue.
Certains internautes sont même allés jusqu’à faire baisser la note Google du restaurant. Environ 500 avis supplémentaires en quelques heures et le nombre d’étoiles a diminué de moitié, constate la «Berner Zeitung». Deux conseillères de ville bernoises ont soutenu la décision du bistrot dans «20 Minuten».
Barbara Keller (PS) considère que l’incident a le mérite de lancer le débat. «Lorsque des personnes blanches jouent de la musique noire, elles doivent pouvoir faire face à la critique», estime-t-elle, tout en rappelant qu’il n’existe pas d’interdiction formelle de s’approprier une culture. Tabea Rai de la gauche alternative (AL) pense que les fortes réactions de certains milieux face à cet incident démontrent qu’il faut briser la glace. «C’est précisément cette attitude défensive de la part de nombreuses personnes blanches et aussi de gauche qui empêche un vrai débat», dénonce-t-elle.
Rappel des faits
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