GenèveL’Université veut être dirigée par un Canadien
L’Assemblée de l’Université a choisi Eric Bauce comme nouveau recteur. Ce choix doit être validé par le Conseil d’Etat, qui avait exprimé sa réticence à nommer un candidat non-issu du sérail.

L’actuel recteur de l’Université de Genève, Yves Flückiger, quittera son poste le 15 juillet.
TDGL’Assemblée de l’Université a choisi, mercredi soir, le professeur Eric Bauce pour succéder à Yves Flückiger au poste de recteur. L’homme est un ancien vice-recteur de l’Université de Laval, au Canada, où il est professeur au Département des sciences du bois et de la forêt. Il doit encore être nommé par le Conseil d’Etat, ce qui pourrait ne pas être une formalité: le gouvernement avait fait savoir, durant le processus de recrutement, que le futur recteur devait à ses yeux être issu du sérail genevois, à tout le moins romand. Il est donc susceptible de refuser la proposition de l’organe de sélection, qui regroupe des représentants de différents corps de l’alma mater.
Transition socio-écologique
Dans un communiqué diffusé mercredi soir, l’Assemblée de l’Université s’est déclarée convaincue par «le projet de plateforme de transition socio-écologique» du Canadien. Elle a indiqué qu’il répondait pleinement à ses exigences vis-à-vis de la responsabilité de l’Université. Elle a par ailleurs souligné qu’Eric Bauce disposait d’«un profil scientifique excellent», qu’il possédait «d’indiscutables capacités de gestion et de direction», et qu’il jouissait «d’une grande capacité à mobiliser un réseau national et international».
Candidat maison écarté
Eric Bauce a été choisi au détriment du Belge Jean-Michel Rigo, issu de l’Université de Hasselt, dans les Flandres. Le processus de sélection avait beaucoup fait jaser, l’Assemblée de l’Université ayant écarté le candidat maison, Jérôme Lacour, doyen de la Faculté des Sciences, que beaucoup jugeaient parfaitement qualifié pour le poste.
Aspiration au changement
L’Assemblée de l’Université a indiqué regretter de n’avoir reçu qu’une seule candidature interne et aucune candidature féminine. Elle a expliqué que son choix exprimait «son aspiration à un certain nombre de changements au sein de l’institution, notamment en matière de pratiques administratives, de gestion des ressources humaines, de lutte contre la précarité des postes et du rôle que doit jouer l’Université dans les crises en cours et à venir».