Chauffeur de bus battu à mortMarine Le Pen: «Donnez les noms»
La présidente du RN s’est dite «désolée» d’avoir relayé la photo d’un homme présenté comme l’un des «assassins» du chauffeur de bus. Elle en a profité pour malmener les médias.
Marine Le Pen a fait son mea culpa jeudi matin après avoir relayé la photo d’un homme présenté comme l’un des «assassins» du chauffeur de bus à Bayonne. «Je suis évidemment désolée pour cet homme qui, s’il est innocent, s’est retrouvé dans cette situation. Mais vous, donnez les noms», a déclaré la présidente du Rassemblement national (RN) sur France 2.
«Mon community manager a commis une erreur de rapidité», a ajouté la dirigeant d’extrême droite, qui a ensuite rejeté une partie de la faute sur la presse: «Pourquoi est-ce que les médias ne donnent pas les noms des présumés assassins, des présumés violeurs? (…) Faites votre travail, ça évitera qu’on commette des erreurs», a-t-elle déclaré.
Plainte pour diffamation
Un homme de 29 ans a porté plainte lundi pour «diffamation» et «dénonciation calomnieuse», après la diffusion d’une photo relayée notamment par Marine Le Pen. Ce cliché le présentait comme l’un des «assassins» du chauffeur de bus battu à mort à Bayonne.
Son portrait a été largement relayé sur les réseaux sociaux, notamment par des militants et élus du RN. Tous ont, depuis, supprimé leurs tweets.
La photo de ce jeune Bayonnais avait été diffusée au même titre que le visage d’un des quatre agresseurs présumés, un trentenaire soupçonné d’avoir caché les deux auteurs potentiels des coups dans son appartement.
Menacé et insulté depuis, le plaignant n’a de cesse de répéter, dans des vidéos sur le réseau social Snapchat notamment, qu’il n’a «rien à voir avec cette histoire». «S’il n’avait pas été basané, ça n’aurait jamais été repris, c’est de la récupération politique, de la manipulation totale», s’est insurgé auprès de l’AFP le frère du plaignant.