InterviewMassimo Lorenzi: «Je n'ai pas de plan de carrière»
Jeudi sur Rouge FM, le chef des Sports de la TSR était l'invité de «20 minutes» dans l'émission «Les patriotes».
20minutes online. Massimo Lorenzi, vous avez été nommé chef des Sports de la TSR le 1er avril. Avez-vous pris la grosse tête depuis?
Massimo Lorenzi. Absolument, et depuis, on a dû élargir les portes de mon bureau, car la tête ne passait plus (rires).
Deux mois après votre nomination, Roger Federer gagne son premier Roland-Garros. Les deux événements sont-ils liés?
Poser la question, c'est y répondre! Il y a une évidente corrélation. De plus, j'ai téléphoné à Roger Federer à la veille de sa finale et je lui ai dit: «Faut pas que tu déconnes, on a eu peur lors de ton match face à Del Potro.» Je lui ai rappelé qu'on avait une émission à 18 h 30 dimanche et qu'il fallait qu'il s'arrange pour gagner sa finale avant. Chose qu'il a faite, car Roger est un gars sympa.
Vous n'avez pas perdu votre sens de l'humour en prenant du grade...
Si vous le perdez, il faut arrêter de vivre!
Ce nouveau poste signifie-t-il que vous avez reçu une petite gratte niveau salaire?
Pas encore. Mais j'espère la recevoir avant la fin de l'année. Mais comme on est dans le service public, je ne risque pas de m'acheter une limousine.
Aujourd'hui, vous êtes moins la coqueluche des midinettes. Vous avez été contraint de laisser votre titre de sex-symbol romand...
Eh oui, tout arrive! Tôt ou tard, il faut abandonner les titres, ils sont faits pour ça. A mon grand âge, on se laisse encore bercer par cette illusion-là. A chaque fois que je croise le regard ému d'une septuagénaire, cela stimule en moi le souvenir d'avoir été... (éclats de rire)
Depuis que vous êtes chef des Sports, obligez-vous vos enfants à faire de l'exercice?
Ils ont commencé avant, alors je n'ai pas eu besoin de les obliger. En revanche, je ne les oblige pas à regarder la télévision.
Quels sports font-ils?
Vous prenez trois enfants, vous les placez dans un appartement et vous essayez de faire en sorte qu'ils ne le mettent pas à sac... Donc de temps en temps vous êtes tenté de leur faire une injection de Ritaline (rires). Plus sérieusement, depuis dimanche passé ils ont envie de devenir tennismen professionnels, et il y a quelques semaines ils voulaient tous jouer au Barça. Ils sont à un âge où ils font du sport surtout pour s'amuser. Et je trouve ça assez sain.
Vous-même, vous avez toujours été un sportif...
Oui, j'ai fait du foot, sans jamais pour autant dépasser la première ligue. J'aime beaucoup les sports d'équipe. J'ai aussi fait du rugby, du volley. Aujourd'hui, je continue à courir et à nager dans le Léman pendant l'été, histoire de ne pas finir obèse avant l'âge.
Qu'avez-vous pensé du transfert de Cristiano Ronaldo au Real Madrid pour un montant record de 140 millions?
On est dans quelque chose d'hollywoodien, qui dépasse largement le football. Ronaldo n'est pas seulement un très bon joueur de foot, c'est aussi une marque qui va rapporter beaucoup d'argent.
Ce montant n'est-il pas indécent dans une période où l'on a été scandalisé par certains salaires mirifiques de banquiers?
Oui, à la seule différence que les banquiers ne remplissent pas les stades. Ronaldo à lui seul génère des droits de télévision et possède un impact tel au niveau des téléspectateurs qu'il peut se permettre de négocier des montants aussi astronomiques. Cela dit, je ne les justifie pas. Mais je fais une grande comparaison entre M. Ospel et Ronaldo: un des deux est manifestement compétent dans son domaine.
Vous aurez 48 ans le 21 août. Cela vous énerve qu'on rappelle cette date?
Non, ça ne m'énerve pas, mais ça m'emm... un peu. Vous voyez la nuance? Parce que je me serais volontiers arrêté à 40.
Quel genre de vieillard serez-vous?
Un vieillard terriblement ennuyeux, acariâtre et misanthrope, avec toujours un regard acéré sur la gent féminine!
Partez-vous en vacances?
Fin juillet, on devrait partir dans la plus belle région du monde: la Toscane.
La campagne, pour vous, l'indécrottable citadin?
C'est vrai, j'aime beaucoup la campagne sur les cartes postales. Quant à y vivre, c'est terriblement angoissant: il y a des oiseaux, des arbres, c'est tout vert, ça me rend mûr.
Visez-vous le titre de directeur de la TSR?
Pas du tout! Toute ma vie, j'ai essayé de m'appliquer à moi-même le principe de Peter: le jour où je verrai s'allumer le clignotant qui fait que j'ai atteint mon niveau d'incompétence, je m'arrêterai. J'ai essayé de prendre ce poste à la tête des Sports pour voir ce que je peux y faire. Si je parviens à réaliser des trucs bien, je reste, sinon je redeviens journaliste. Je n'ai aucun plan de carrière.