MC Solaar: «Je suis un féministe»

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MC Solaar: «Je suis un féministe»

LAUSANNE. Avant son prochain concert à Montreux, l'artiste nous
a rendu visite hier à la
rédaction. Interview.

Le 19 décembre, MC Solaar sera à l'Auditorium Stravinski à Montreux (loc. Fnac et Ticketcorner). Jeudi, il a fait une courte escale suisse lors de laquelle il a répondu à nos questions.

– Vous êtes né en 1969, une année érotique, selon Serge Gainsbourg, dont vous avez repris le sample de Bonnie & Clyde. Qu'est-ce qui vous érotise dans la vie?

– Des choses simples. Un peu de soleil et voir les gens avec de belles couleurs, souriants et sains. Il y a des frissons érotiques là derrière.

– Vous êtes un grand amoureux des femmes...

– C'est vrai, je les aime beaucoup. Et je me sens davantage féministe que macho. Les femmes sont souvent brimées, alors j'ai envie de prendre leur défense.

– Comment votre compagne réagit-elle à cette attraction des femmes vers vous?

– Elle a 100% confiance en moi.

– Qu'y a-t-il de plus féminin en vous?

– Physiquement, mes cils. Sinon, la sensibilité. Prendre le temps de parler sans jamais mettre la force en avant. Je suis très copain avec les femmes, et elles partagent souvent des confidences avec moi. Avec elles, je peux parler aussi de rouge Gemay, de gloss ou de fond de teint, même si je ne connais rien à ces trois matières (il sourit)…

– Vous êtes très ouvert aux musiques locales des endroits que vous visitez. En Suisse, y a-t-il des artistes qui vous ont marqué?

– Je connais Stephan Eicher, Patrick Juvet ou encore Sens Unik. Récemment, j'ai découvert Stress. J'ai trouvé superbien. J'ai poursuivi ma découverte sur son site MySpace. Il y a une belle énergie en lui.

– Vous êtes un personnage qui mêle le rap avec une certaine douceur. D'accord ou pas d'accord?

– Ado, j'ai toujours voulu la paix. Et puis, quand, plus tard, j'ai fait de la musique, j'ai fait du rap avec du jazz dedans. Avec le jazz, on ne peut pas crier, on doit poser sa voix sur la musique. C'est mon côté «radicool».

– Vous êtes un amoureux des mots. Quels sont les mots que vous aimez en ce moment?

– « Bec bunsen », « Häagen Dazs », « collagène » et surtout « Philadelphie ». Et, à Zurich, j'adore le mot « Rote Fabrik ».

– Et, bien sûr, quels sont les mots que vous détestez en ce moment?

– « Haine », quand on prononce le « h ». « Crime », quand on prononce le « cr ». Et « idées reçues ».

– Si votre fils, Roman (3 ans), se prénomme ainsi, c'est en hommage discret aux mots?

– Non. Mais ce n'est pas moi qui ai choisi son prénom. Cela dit, j'aime son côté slave.

– Que vous apporte la paternité?

– Euh… Je sais mettre une couche. Mais, sinon, je n'ai pas assez de recul pour vous dire ce que ça m'apporte.

– Que désirez-vous transmettre à votre fils?

– Je veux lui faire découvrir les vertus du sport: l'endurance, la volonté, le partage et le côté collectif. Si on est bon en sport, on est bon en tout.

– Vous serez en concert le 19 décembre prochain à l'Auditorium Stravinski de Montreux (location Fnac et Ticketcorner). La Suisse vous fait penser à quoi?

– Pour être juste et en délaissant les clichés, je dirais, en premier, les bonnes écoles. L'étude. Le plurilinguisme. Cela me rappelle aussi de grands moments de concerts. J'aime cette pensée suisse qui repère les extrémismes, mais se fixe toujours dans une moyenne.

– Que voudriez-vous recevoir à Noël?

– Rien. Je suis déjà comblé.

Pascal Pellegrino

Extrait de concert avec MC Solaar et le contrebassiste Ron Carter.

McSolaar-JimmyJay-Ron Carter-Un ange enenvoyé par seidrik

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