Lausanne: Mendicité: le Législatif veut montrer la voie à l’Exécutif

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LausanneMendicité: le Législatif veut montrer la voie à l’Exécutif

En perspective de la révision de la loi vaudoise sur la mendicité, la capitale vaudoise veut peser de tout son poids dans les débats. Lors d’un vote étriqué, le Conseil communal s’est déclaré contre la généralisation de l’interdiction.

Le débat sur la mendicité suscite des crispations.

Le débat sur la mendicité suscite des crispations.

24 heures/ Florian Cella

Avec l’énergie et la mendicité au menu du conseil communal de Lausanne, mardi soir, comme il fallait s’y attendre, l’ambiance a été électrique. Le sujet portant sur l’aumône l’a été encore davantage. Entre la droite et la gauche, les passes d’armes n’ont pas manqué. En prévision de la loi vaudoise sur la mendicité qui doit être retoquée pour être en harmonie avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, une partie de la gauche voulait montrer que la position affichée par la capitale vaudoise lors de la procédure de consultation menée par le canton n’était pas soutenue par la majorité du Législatif. La Ville de Lausanne a, en effet, souhaité que la mendicité soit bannie à l'intérieur des transports publics, au niveau des arrêts, des terrasses et des marchés.

A une voix près

Là où des élus de gauche fustigeaient «la criminalisation de la pauvreté», ceux de droite revendiquaient la protection des citoyens contre les «demandes insistantes, intrusives et agressives». Par une interpellation urgente, le Vert Ilias Panchard a demandé à l’Exécutif de «ne pas faire fausse route sur la mendicité». Il a souhaité notamment que le règlement de police de la Ville ne soit «pas plus contraignant» que la loi vaudoise, dont la révision est en cours. A l’issue du vote, c’était l’égalité parfaite entre partisans du oui et du non: 30 voix de chaque côté. La voix prépondérante de Magali Crausaz Mottier, la présidente verte du Législatif, a fait pencher la balance en faveur du oui. «Le Conseil communal a corrigé le tir et impose à la Municipalité de revoir immédiatement sa position scandaleuse en matière de mendicité. Nous ne voulons pas d'une interdiction généralisée de la mendicité. Les Verts et Jeunes Verts ne lâcheront pas le dossier», a déclaré Ilias Panchard.

Le Législatif s’est également déclaré favorable à une «action de solidarité internationale» en faveur des régions d’origine des personnes pratiquent la mendicité à Lausanne par 49 oui, 16 non et 2 abstentions.

Pas de spécificité lausannoise

Mais pour Pierre-Antoine Hildbrand, élu PLR responsable de la sécurité, c’est comme si la charrue avait été placée avant les bœufs. «La loi vaudoise devrait être précisée afin d'être applicable par la police. Il n'est toutefois pas question d'imaginer des règles spécifiquement lausannoises en la matière. Le droit cantonal sera exclusif et exhaustif», a-t-il soutenu. 

Propos choquants

Mais des propos sur les Roms ont suscité un tollé lors des débats. «Il n’y a pas de mendicité de nécessité mais une mendicité organisée à Lausanne. La mendicité fait partie intégrante de la culture Rom. C’est un problème culturel», a déclaré Xavier Cid. Ce qui a fait réagir Franziska Meinherz (EàG), qui a crié à une violation de la norme pénale contre le racisme, avant d’exiger «le respect de la loi au sein de l’hémicycle». Son indignation a été saluée par des applaudissements. 

 

 

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