Judith Godrèche poursuit Benoît Jacquot pour viols sur mineure

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#MeTooJudith Godrèche poursuit Benoît Jacquot pour viols sur mineure

L'actrice française a déposé plainte, mardi à Paris, contre le réalisateur avec qui elle eu une relation alors qu'elle était adolescente. Une enquête a été ouverte.

Pour décrire sa relation interdite avec le réalisateur Benoît Jacquot, Judith Godrèche parle de «perversion» et d'«emprise».

Pour décrire sa relation interdite avec le réalisateur Benoît Jacquot, Judith Godrèche parle de «perversion» et d'«emprise».

AFP

L’actrice Judith Godrèche a déposé plainte, mardi à Paris, pour viols sur mineure contre le réalisateur Benoît Jacquot, avec qui elle a eu une relation lorsqu’elle était adolescente, et une enquête a été ouverte, a indiqué mercredi le parquet. Devant les enquêteurs, la comédienne a par ailleurs dénoncé également des violences au cours de cette relation, a précisé son avocate, Me Laure Heinich. Selon «Le Monde», le cinéaste français de 77 ans, «nie fermement les allégations et accusations de Judith Godrèche».

L’enquête «porte sur les infractions de viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, l’ensemble des faits dénoncés ayant eu lieu entre 1986 et 1992», a ajouté le ministère public, précisant que les investigations ont été confiées à la Brigade de protection des mineurs.

La comédienne, 51 ans, avait très récemment évoqué cette relation avec le cinéaste de 25 ans son aîné, dans la série «Icon of French cinema», diffusée sur Arte. Tous auraient commencé à se fréquenter au printemps 1986, alors que Judith Godrèche avait tout juste 14 ans, et se serait achevée au début des années 1990. Les faits sont donc possiblement prescrits.

C'est un documentaire datant de 2011, qui a récemment refait surface et dans lequel Benoît Jacquot affirmait que leur relation «excitait beaucoup» Judith Godrèche, qui a mis le feu aux poudres.

«D’où lui vient ce sentiment d’impunité?»

«La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom», disait-elle début janvier, dans une story postée sur Instagram, effacée avant d’être remise en ligne, dans laquelle elle parlait d'«emprise» et de «perversion». «Il s’appelle Benoît Jacquot. Il manipule encore celles qui pourraient associer leurs noms au mien. Témoigner. Il menace de me traîner en justice pour diffamation», disait la comédienne de 51 ans, estimant que le cinéaste est «estimé pour sa perversion».

«Qui a de l’estime pour les pratiques de BJ? Connues de tous et toutes depuis 35 ans? Qui cautionne et valide? L’agent qui le représente? Qu’il m’a présenté à 14 ans? Son producteur? Même chose. (...) D’où lui vient ce sentiment d’impunité? Tout se savait. Et les mêmes sont aux manœuvres», poursuivait-elle, disant craindre qu’on ne lui «tourne le dos», après ces propos.

Relation illégale

Sa prise de parole avait été motivée par le visionnage d’un documentaire ancien où Benoît Jacquot reconnaissait le caractère illégal de sa relation passée avec l’adolescente: «Oui, c’était une transgression. Ne serait-ce qu’au regard de la loi (...) on n’a pas le droit en principe, je crois. Une fille comme elle qui avait en effet 15 ans, et moi 40, je n’avais pas le droit», pouvait-on l’entendre dire dans ce documentaire daté de 2011.

Judith Godrèche a été révélée dans «Les Mendiants» de Jacquot (1988) puis «La Désenchantée» (1990). Le cinéaste, lui, a construit son œuvre autour des actrices, des stars comme Isabelle Huppert ou des débutantes comme Isild Le Besco, sœur de Maïwenn, révélée à 18 ans dans «Sade», premier de leurs six films ensemble. «Je ne peux filmer une comédienne que si j’en suis amoureux», assumait en 2009, l’intéressé, dans le journal «Le Figaro.»

(afp)

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