Minés par le Covid, les TPG ont entamé une lente remontée

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GenèveMinés par le Covid, les TPG ont entamé une lente remontée

Des chiffres inédits montrent un regain de la fréquentation des bus. Mais comme dans les trains, l’affluence reste bien en-deçà de celle de l’an passé, à la même période.

KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi

Quatre mois ont désormais passé depuis la sortie du semi-confinement et le retour à la normale du réseau des transports publics (ndlr: le 8 juin). Si la semaine du 28 septembre au 4 octobre a été la plus faste en matière d’affluence dans les bus et les trams depuis la fin de la première vague de Covid, les chiffres les plus récents montrent qu’elle reste encore loin de celle de 2019 à pareille époque. Virus, passagers et promiscuité ne font pas bon ménage.

La fréquentation atteint désormais 80% de son niveau de l’an passé. Un bond, si l’on sait qu’elle était de 15%, fin mars; «mais après une remontée importante dans les semaines post-confinement, la croissance est aujourd’hui modérée et la reprise est lente», énonce François Mutter, porte-parole des TPG. La régie avance plusieurs hypothèses pour expliquer cette évolution: encore nombreuses, les réductions d’horaire de travail dans les entreprises privent les bus de passagers, tout comme «l’émergence du télétravail ainsi que le développement des modes alternatifs de mobilité, dont le vélo».

Des habitudes ont aussi changé: les pics de fréquentation aux heures de pointe sont moins marqués, particulièrement le matin. Pour éviter la foule, certains usagers prennent le bus plus tôt, analysent les TPG. «Nous anticipons un possible transfert modal à l’arrivée de l’hiver. Mais la situation sanitaire aléatoire du moment rend difficiles des prévisions à court terme», relève François Mutter.

Manque à gagner

La baisse de fréquentation par rapport à 2019 induira logiquement une diminution des revenus de billetterie. Cette situation pourrait-elle inciter le Canton à octroyer une rallonge aux TPG, même ponctuelle? Il est encore trop tôt pour le dire, répond Roland Godel, porte-parole du Département des infrastructures (DI). «L'exercice actuel n'est pas encore bouclé et les budgets 2021 sont en cours d’élaboration. Des discussions et des réflexions sont menées pour examiner le sujet. Le problème consistera à concilier au mieux le maintien et le développement des prestations, en tenant compte d’une possible installation dans la durée de certains comportements nouveaux des usagers.» Le DI note aussi que le report des clients habituels des TPG s’est d'abord opéré vers la voiture.

De leur côté, les CFF ont récupéré 70% de leur clientèle sur leur réseau régional, et 80% sur les grandes lignes romandes et nationales. «Depuis la rentrée, ça remonte tout gentiment, chaque semaine», remarque la régie fédérale. Idem pour le Léman Express, qui annonce une moyenne quotidienne d’environ 30’000 passagers. Le RER franco-valdo-genevois en visait 50’000 d’ici la fin de l’année. Avec dans les convois, toujours des voyageurs masqués. Les transporteurs sont unanimes: le port d’une protection n’a que très rarement provoqué des incidents et désormais, «la pratique est entrée dans les mœurs».

Lausanne au diapason

La fréquentation des Transports publics de la région lausannoise (TL) suit la même courbe qu’au bout du lac. «Nous sommes dans l’objectif fixé pour fin septembre 2020, à savoir 80% de la fréquentation de 2019». L’entreprise affiche un certain optimisme sur l’évolution de la situation: «Nous sommes confiants sur le retour de la clientèle, avec comme objectif 90% de la fréquentation normale à fin décembre, et 100% retrouvés en 2021». Les TL prévoient ainsi des augmentations de cadence sur plusieurs lignes, l’an prochain.

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