Mobilité transfrontalièreÀ vélo en Suisse ou en France, gare aux différences
De nombreux cyclistes et trottinettistes passent d'un pays à l'autre, pour le travail ou les loisirs. Un guide gratuit informe les usagers des lois en vigueur. La France est plus sévère.

Des cyclistes sur la voie verte, entre Annemasse (Haute-Savoie/F) et la gare des Eaux-Vives.
Laurent Guiraud/TDGDe plus en plus de résidents français enfourchent leur vélo ou grimpent sur leur e-trottinette pour aller travailler en Suisse. En sens inverse, c'est plutôt pour se balader. À Genève, l'Office des transports estime qu'environ 6000 adeptes de la petite reine se déplacent ainsi quotidiennement d'un pays à l'autre. Si les pistes cyclables font fi des frontières, les règles, elles, changent d'un côté à l'autre, notamment en matière d'équipements obligatoires.
«Très souvent, les usagers et parfois même les autorités l'ignorent, comme nous l'avons constaté dans nos discussions ou lors d'actions de sensibilisation», relève Yves Gerber, directeur du Touring Club Suisse (TCS)-Genève. Pour éviter les amendes, entre autres, l'association vient de publier un «Petit guide du rouleur transfrontalier». Il peut être commandé gratis sur le site de la section genevoise.
Incitations contre obligations
De manière générale, la France est plus sévère - elle a adopté des règles contraignantes - «alors que la Suisse s'appuie plutôt sur la responsabilité individuelle», résume le haut cadre du TCS. La notion de visibilité des usagers illustre bien cet état de fait. Le port d'un gilet réfléchissant reste facultatif chez nous. Mais il est obligatoire de l'autre côté de la frontière par mauvais temps ainsi que la nuit, hors des localités (et même le jour, pour les conducteurs d'e-trottinette). Autre exemple: les catadioptres. En Suisse, il en faut au minimum un à l'arrière. Côté français, c'est devant, derrière et sur les roues, quel que soit le type de deux-roues.
La différence de règles concerne également... les mains des usagers. Ainsi, la loi française impose de porter des gants sur un e-bike rapide (jusqu'à 45 km/h). Quant à jouer du pouce pour prévenir de son passage, là aussi les législations varient. Une sonnette ou un avertisseur sonore restent facultatifs sur les vélos classiques, en Suisse. Mais si vous ne pouvez pas faire dring-dring en France, paf, la loi vous condamne.
Le casque, un enjeu juridique
Elément-clé de la sécurité en deux-roues, le port du casque connaît lui aussi des régimes différents d'un côté ou de l'autre de la frontière. S'il est partout recommandé sur les vélos classiques ou les e-bikes lents (jusqu'à 25 km/h), il est néanmoins exigé pour les moins de 12 ans, en France. Tous les utilisateurs suisses et français d'e-bikes rapides ont par contre l'obligation de porter une protection. Sauf que dans l'Hexagone, il faut un casque intégral ou alors spécialement adapté à ce type d'engin. Toujours sur la tête: dans nos contrées, rien n'interdit les écouteurs, en pédalant, ou sur une trottinette. Chez nos voisins français, le mélomane sur roues risque jusqu'à 135 euros d'amende.