Mondiaux de freestyle : le snowboard en perte de vitesse ?

Température relevée selon les statistiques de ventes ou de locations de snowboard? 14%. Température ressentie par les magasins de Romandie qu'on est allé visiter pour faire cet article? Encore moins. Environ un achat ou un prêt contre rémunération d'une planche sur dix, d'après ce qu'on a pu recueillir comme opinions auprès des professionnels de la branche.

Il y a 25 ans, le journal «Le Temps» expliquait que «le snowboard a dépassé le stade de la mode pour entrer dans l'âge adulte. Cela passe par une restructuration inévitable du marché.» Depuis que le ski carving a été lancé sur le marché et le surf des neiges a ensuite reculé largement et les ventes ont baissé. De rares stations, pour rassurer leur clientèle, ont même fermé leurs pistes aux planchistes! La marque Nike, elle, s'est retirée de ce marché spécifique en 2014.

«Aujourd'hui, les gens qui achètent des snowboards, ce sont soit des personnes qui ont bien plus que la trentaine et qui ont continué à en faire depuis tout jeunes. Ou alors ce sont des enfants d'une dizaine d'années, qui se lancent pour essayer», nous a expliqué un spécialiste du rayon glisse dans un magasin lausannois. Un autre nous a confirmé le trou générationnel, mais aussi culturel: «Sur les carnets de commandes, on constate que les Alémaniques sont bien plus friands du surf que les Romands.»

Ces statistiques au doigt mouillé sont confirmées par les listes de départ des Mondiaux en Engadine. Les Helvètes potentiellement médaillables en Engadine comme la Zurichoise Julie Zogg et le Grison Dario Caviezel sont proches de la trentaine. En Snowboardcross, le grand espoir helvétique s'appelle Noémie Wiedmer, elle a 17 ans et elle est Bernoise. Tous d'outre-Sarine.