Mondiaux de freestyle: les Suisses expliquent leur maîtrise des airs

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Mondiaux de freestyleLes stars suisses expliquent ce qu'elles vivent dans les airs

Les meilleurs freestyleurs du monde sont en lice ces jours dans les Grisons. Mais que ressentent-ils quand ils s'envolent dans le ciel de l'Engadine?

Le cerveau de la Fribourgeoise turbine fort dans les airs.

Le cerveau de la Fribourgeoise turbine fort dans les airs.

IMAGO/Xinhua

Ce sont des sentiments que 99,8% des gens normaux ne pourront jamais ressentir. Les skieurs freestyle sont des athlètes de très haut niveau, en plus d'être de fabuleux acrobates. Mais que ressentent-ils quand ils s'envolent dans les airs, comme dans le slopestyle ou le Big Air à venir? Y a-t-il la place à l'improvisation, quand on quitte le plancher des vaches pendant quelques dixièmes de secondes? Eléments de réponses avec la Fribourgeoise Mathilde Gremaud, le Zougois Noé Roth et le Grison Andri Ragettli, dix globes et six médailles mondiales au compteur à eux trois.

L'avis d'Andri Ragettli

IMAGO/ZUMA Press Wire

«Ce qu'on peut ressentir dans les airs, c'est ce qui m'a fait aimer ce sport. Je devais avoir sept ans, je faisais du foot et de l'alpin, à bon niveau, et c'était sympa. Mais le sentiment que j'ai commencé à éprouver dès que j'ai commencé à sauter… Même sur de tout petits tremplins. Je ne passais que quelques millisecondes dans les airs, mais ça m'a suffi. C'est pour ce sentiment que je fais encore ça aujourd'hui: ressentir cette liberté. Franchement, c'est fou quand on réfléchit à combien de pensées peuvent turbiner dans le cerveau, quand on est en l'air. Juste après l'envol, on arrive à analyser si on est trop lent, si on s'est loupé sur le tremplin, la qualité de la neige, un éventuel coup de vent… Tout ça passe par la tête, alors qu'on est loin du sol pendant une demi-seconde. C'est dingue!»

L'avis de Mathilde Gremaud

IMAGO/VCG

«Le but dans notre sport, c'est d'être capable d'improviser dans les airs… surtout si quelque chose ne se passe pas bien. En fait, pendant les sauts, c'est presque plus facile de le faire. Parce que durant l'envol, on a le feeling. On est en tension pendant les figures et les rotations. On sait à quel moment, suivant comment on se sent, réagir et se préparer aussi au décollage et à l'atterrissage. Est-ce qu'on doit arriver un peu plus en avant? Plus loin? Faut-il rajouter un 180 degrés en plus? Il y a tant de possibilités! On a des réflexes musculaires qui se forment à force de sauter. On sait naturellement ce qu'on doit faire si on a trop de vitesse ou pas assez. On arrive à gérer pour s'ouvrir et ralentir ou alors se dépêcher. Ça arrive souvent. Après, si on est complètement à l'envers, ce n'est pas possible… Mais le but, c'est d'arriver à maîtriser aussi sa chute en cas d'erreur.»

L'avis de Noé Roth

IMAGO/Xinhua

«Naturellement, et c'est ce qui m'a attiré aussi dans mon sport, le sentiment le plus important quand on s'envole, c'est qu'on se sent libres. C'est une sensation assez magique, mais qui n'est pas franchement facile à décrire avec des mots… C'est quelque chose qu'il faut vivre, parce que quand on quitte le sol, on est en totale liberté de mouvements. De l'extérieur, on peut avoir l'impression que c'est très formaté comme discipline, mais il y a pas mal de place pour l'improvisation. Il est possible de corriger, d'accélérer, de se ralentir en l'air. Ce sont les sensations qui déterminent si on va être plus longs ou trop courts dans nos rotations. Certains de mes concurrents le font moins, mais moi je peux me fier à mes sentiments après avoir quitté le sol de ce que je dois faire.»

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