Moyen-Orient«L’Iran ne doit jamais se doter de l’arme nucléaire»
«En cas d’échec, une confrontation militaire apparaîtrait comme presque inévitable», déclare le Quai d'Orsay. Il ne reste que «quelques mois» pour un accord.

«Notre priorité est de parvenir à un accord qui contraigne durablement de façon vérifiable le programme nucléaire iranien», a déclaré Jean-Noël Barrot.
AFPSi les négociations sur le programme nucléaire iranien venaient à échouer, «une confrontation militaire» serait «presque inévitable», a estimé mercredi le ministre français des Affaires étrangères, durant une audition devant l’Assemblée nationale.
«En cas d’échec, une confrontation militaire apparaîtrait comme presque inévitable, ce qui aurait comme coût très élevé de déstabiliser très durement la région», a déclaré Jean-Noël Barrot, alors que le président américain Donald Trump a récemment assuré qu’il y aurait des «bombardements en Iran en l’absence d’un accord». L’inquiétude monte alors que les discussions semblent dans l’impasse.
Mercredi, Emmanuel Macron a présidé un conseil de défense sur l’Iran, au cœur d’une série d’enjeux stratégiques et de crises au Moyen-Orient.
«Nous n’avons que quelques mois avant l’expiration [...] de cet accord»
«Dix ans après la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien, notre confiance, notre conviction restent intactes», a souligné Jean-Noël Barrot: «L’Iran ne doit jamais se doter de l’arme nucléaire.» «Notre priorité est de parvenir à un accord qui contraigne durablement de façon vérifiable le programme nucléaire iranien», a-t-il expliqué. Il a reconnu que «la fenêtre d’opportunité est étroite». «Nous n’avons que quelques mois avant l’expiration [...] de cet accord», a-t-il souligné.
Le programme nucléaire de l’Iran reste au cœur de l’attention internationale, tout comme son soutien aux rebelles Houthis au Yémen qui perturbent la navigation en mer Rouge. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis une «riposte ferme» de l’Iran si le pays était bombardé en cas d’échec de la diplomatie.
L’Iran a conclu en 2015 un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l’Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires, en échange d’un allègement des sanctions internationales. Mais en 2018, au cours de son premier mandat, Donald Trump avait retiré les États-Unis de l’accord de manière unilatérale et rétabli les sanctions américaines.
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Détention d'«otages d'État»
Le chef de la diplomatie française a parallèlement dénoncé la politique d’«otages d’État» mené par Téhéran et annoncé que la France allait déposer une plainte «prochainement» contre l’Iran devant la Cour internationale de justice «pour violation du droit à la protection consulaire» concernant ses deux ressortissants français encore détenus dans ce pays. «Nous allons encore accentuer la pression sur le régime iranien» pour faire libérer Cécile Kohler et Jacques Paris qui sont détenus depuis plus de mille jours», a-t-il dit.
Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, ont été arrêtés en mai 2022 pour «espionnage» alors qu’ils faisaient du tourisme en Iran. En septembre 2023, la justice iranienne a fait savoir que l’enquête les visant était terminée, ouvrant la voie à un éventuel procès. La famille de Cécile Kohler ne cesse de déplorer les conditions de sa détention et l’impossibilité d’être en contact régulier.