Sivilian: un nouvel EP sur son enfance à Goldiwil

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MusiqueSivilian, gueule d'ange façonnée dans l'Oberland bernois

Le chanteur suisse de 32 ans vient de sortir un deuxième EP solo. Il y explore ses souvenirs du village bernois où il a grandi, Goldiwil.

Adrian Graf a pour nom d'artiste Sivilian, dérivé de la contraction de sa soeur Silvia et de son prénom. «Elle a été l’élément déclencheur de sa carrière musicale. C’est d'ailleurs cette dernière qui l’a poussé à se lancer dans une carrière solo.»

Adrian Graf a pour nom d'artiste Sivilian, dérivé de la contraction de sa soeur Silvia et de son prénom. «Elle a été l’élément déclencheur de sa carrière musicale. C’est d'ailleurs cette dernière qui l’a poussé à se lancer dans une carrière solo.»

Adrian Graf

Il est 4 h du matin à Hawaï, où il se trouve pour souffler «avant la reprise». S’il s’est levé si tôt, ce n’est pas pour une rando à travers des falaises vertigineuses, mais pour un FaceTime avec la Suisse, qu’il retrouvera dans quelques jours. «Merci de prendre du temps pour moi», dit-il dans un anglais parfait et avec un sourire à tomber.

Gueule d’ange à la voix chaude et légèrement rauque, Sivilian, de son vrai nom Adrian Graf, vient de sortir son nouvel EP de cinq morceaux, «Growing Up Hurts» («Grandir fait mal»). Tirant son inspiration des chanteuses Holly Humberstone et Lorde, le Bernois de 32 ans possède une mélancolie assumée, née de son enfance à Goldiwil, bourgade d’un peu plus de mille âmes surplombant le lac de Thoune.

Apprivoiser l'ennui

C’est de retour dans l’Oberland bernois, qu’il avait quitté momentanément pour Berlin, qu’il a composé cet EP «introspectif» aux couleurs pop indé, en se replongeant dans les souvenirs de cet enfant et ado queer né dans un environnement conservateur. «C’est aussi là que j’ai appris à apprivoiser mon ennui. Petit, je m’imaginais dans le film «Into the Wild» et je partais seul en forêt des heures durant.»

La mélancolie est aussi présente dans ses visuels et clips, dont certains qu’il a réalisés lui-même (Adrian est aussi assistant scientifique au Département arts visuels et cinéma de l’Université de Zurich).

Désormais loin de la peur qu’il ressentait d’être gay dans un petit village, l’artiste peut regarder cette période avec plus de sérénité. «Si je pouvais aujourd’hui parler à celui que j’étais plus jeune, j’aimerais lui dire de ne pas s’inquiéter, que tout ira bien avec le temps.» Car, oui, grandir, c’est aussi s’apaiser.

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