Naissances et mariages en baisse, décès et divorces en hausse

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Les Suisses ont fait moins d’enfants en 2019 qu’en 2018, alors qu’ils ont été plus nombreux à passer l’arme à gauche. Mais le solde naturel reste positif.

La Suisse tend-elle à l’extinction naturelle de sa population? Les statistiques démographiques publiées jeudi montrent que la natalité en 2019 est en baisse (par rapport à 2018) à un niveau que la Suisse n’avait plus connu depuis plus de vingt ans, en 1998. Il y a eu 1’700 naissances de moins que l’année précédente pour un total qui s’établit à 86’200, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique.

A noter que la natalité est en baisse autant chez les femmes suisses que chez les femmes étrangères. La baisse est encore plus marquée chez ces dernières (-2,5% contre -1,5% pour les premières). Au niveau cantonal, seuls Neuchâtel (+0,8%), Argovie (+1,4%), Glaris (+1,5%), Appenzell Rhodes-Intérieures (+3,0%) et Jura (+3,8%) se distinguent des autres cantons et enregistrent une augmentation des naissances. L’âge moyen des mères à la naissance du premier enfant progresse: il s’établit à 31,1 ans, contre 30,9 ans en 2018. Le nombre moyen d’enfants par femme régresse légèrement, passant de 1,52 en 2018 à 1,48 en 2019.

Toujours plus de monde

Mais qu’on se rassure: le solde naturel reste positif, malgré la constatation d’une évolution du nombre de décès qui pour sa part est en hausse. En 2019, 67'800 personnes sont mortes, soit 700 de plus que l'année précédente (+1%). La population dans l’ensemble du pays, sans prendre en compte le solde migratoire, s’est donc tout de même accrue de 18’400 personnes.

Les hommes mariés plus vieux

En 2019, 39'000 unions ont été célébrées, soit 4,3% de moins qu’en 2018. L’âge moyen au premier mariage s’établit à 32,3 ans pour les hommes et 30,1 ans pour les femmes. Au niveau cantonal, seuls les cantons plutôt ruraux comme les Grisons (+0,1%), Thurgovie (+0,4%), Obwald (+1,6%), Bâle-Campagne (+2,2%), Uri (+2,9%), Schaffhouse (+3,9%), Appenzell Rhodes-Extérieures (+10,4%) enregistrent une augmentation des mariages sur une année. A l’inverse, et sur une période de dix ans cette fois, on constate par exemple que Lausanne enregistre une baisse de -24,9% de mariages, alors que le canton de Genève est à -19,8%, comme le montre la carte suivante.

Divorces: ça remonte?

A l’inverse, le nombre de divorces a augmenté par rapport à 2018. Les juges ont prononcé 16'900 divorces en 2019 dans l’ensemble du pays, soit une augmentation de 2,1% par rapport à 2018. Bonne nouvelle par contre, la durée moyenne du mariage au moment du divorce a eu tendance à augmenter, passant de 15,2 ans en 2018 à 15,4 ans en 2019. Mais l'OFS rappelle qu’il estime que deux mariages sur cinq (41,1%) pourraient se terminer un jour par un divorce. Si on prend les chiffres qui comparent la situation en 2019 par rapport à celle en 2010, par contre, on constate que le nombre de divorces est en diminution dans la plupart des régions du pays, comme le montre la prédominance bleue sur la carte ci-dessous.

Des partenariés stables

Comme depuis 2010, le nombre de partenariats enregistrés oscille autour des 700 cas. En 2019, 200 partenariats ont été dissous, soit 2,9% de moins que l’année précédente. Bien que la diminution soit plus importante chez les couples d’hommes que chez les couples de femmes (–3,6% contre –1,5%), la fréquence des dissolutions est plus élevée pour les couples d’hommes.

Avortements en légère hausse

En 2019, 9’182 interruptions de grossesse annoncées ont été pratiquées chez des femmes résidant en Suisse. Ce total correspond à un taux de 6,5 interruptions pour 1000 femmes âgées de 15 à 44 ans. Il est en hausse depuis 2017 (6,2).

En raison de la situation extraordinaire, les chiffres n’étaient pas disponibles pour deux cantons au moment de l’évaluation indique jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. Quelque 1000 interruptions de grossesse n'ont pas été comptabilisées. En 2018, 10'457 interruptions de grossesse ont été pratiquées parmi les femmes résidant en Suisse.

Entre 2007 et 2015, le taux d'interruption a diminué chez les femmes de 15 à 19 ans. Dans ce groupe d’âge, il s’est stabilisé à un niveau bas depuis 2015. Il a toutefois enregistré une augmentation entre 2018 et 2019, passant de 3,3 à 3,5 interruptions pour 1000 femmes.

La plupart des interventions ont eu lieu dans les huit premières semaines de grossesse et 95% de toutes les interruptions de grossesse ont été réalisées avant la douzième semaine. En 2019, 74% des interruptions de grossesse ont été pratiquées par la prise de médicaments, 26% par une intervention chirurgicale.

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