Natation: Il part pour 133 km, perd les piles de son GPS et tourne en rond

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NatationIl part pour 133 km, perd les piles de son GPS et tourne en rond

Jim Dreyer, un ultranageur américain, espérait traverser le Lac Michigan sur 133 km. Un couac logistique a fichu en l’air sa tentative après 50 bornes.

Le Lac Michigan est l’un des cinq Grands Lacs d’Amérique du Nord. Jim Dreyer le connaît bien.

Le Lac Michigan est l’un des cinq Grands Lacs d’Amérique du Nord. Jim Dreyer le connaît bien.

IMAGO/USA TODAY Network

Le Lac Léman est habitué à recevoir des nageuses et nageurs au cœur vaillant se lancer dans sa traversée. Tantôt en long, tantôt en large. Pour ses 60 ans, Jim Dreyer a décidé de s’offrir une expérience du même genre. Mais à travers un bassin d’un tout autre acabit: le Lac Michigan et ses 57’000 km de superficie (le Léman en mesure cent fois moins). Qui allait rapidement se transformer en labyrinthe infernal.

Pour s’y être aventuré en 1998 déjà, sur 104 km, Jim Dreyer connaît bien la gouille, qui fait partie des cinq Grands Lacs d’Amérique du Nord. À l’époque, il avait alors hérité du surnom «The Shark» (Le Requin).

Quelques gorgées de boisson, un coup d’œil au GPS, et la panique

Le Requin, donc, a finement élaboré sa stratégie pour vaincre cette fois non pas 104, mais 133 km. Il a repoussé plusieurs fois sa tentative pour profiter des courants les moins défavorables, il s’est assuré d’être suivi à distance par une équipe de sauvetage et a emmené avec lui, à bord d’un petit catamaran qu’il tractait, tous les vivres et les outils nécessaires à la réalisation de son exploit. Nourriture, boissons et, surtout, une paire de piles AA de rechange pour son GPS.

Parti de Grand Haven dans l’espoir de rejoindre Milwaukee, Jim Dreyer est rapidement entré dans une routine, nécessaire pour tenir les 72 heures escomptées de son périple. Toutes les deux heures, il s’arrêtait pour ingurgiter une boisson protéinée et vérifier la batterie de son GPS. Au milieu de sa deuxième journée de nage, le moment était venu d’en changer les piles. Sauf que la paire de rechange demeurait introuvable. Sans doute disparue quelque part au fond du lac.

Le soleil comme faux allié

Panique générale. Puis bifurcation sur le plan B. Jim, qui avait déjà parcouru 50 km, se fierait désormais à la boussole située à son poignet, au soleil et aux lumières de la côte pour s’orienter en direction de Milwaukee.

En se réveillant au matin du troisième jour, son équipe a pris la mesure du problème. Le nageur venait de nager 50 km supplémentaires. En tournant en rond. Probablement aussi exténué mentalement que physiquement, coincé à 75 km de la ligne d’arrivée, Jim Dreyer s’est résigné à monter à bord du yacht de son entourage. Et d’interrompre ici son aventure, tombée à l’eau.

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