JusticeNestlé passera à la caisse pour une affaire de harcèlement
C’est le point final d’une affaire qui oppose une ex-cadre de Nestlé au géant de l’agroalimentaire, depuis près de douze ans.

En décembre 2015, Yasmine Motarjemi arrive au Palais de justice de Montbenon, à Lausanne.
Maxime Schmid/Photo d’archivesNestlé n’ira pas jusqu’au Tribunal fédéral dans l’affaire qui l’opposait à l’une de ses employées, Yasmine Motarjemi. Cela met un terme à un combat d’une douzaine d’années, selon «Le Temps». Cette ancienne responsable de la sécurité alimentaire auprès du groupe veveysan était en conflit avec son supérieur hiérarchique, qu’elle accusait de taire les dysfonctionnements de l’entreprise sur la sécurité alimentaire.
En 2010, elle avait été licenciée et avait porté plainte l’année suivante, se considérant comme une lanceuse d’alerte. Elle avait expliqué avoir été «détruite mentalement et moralement» à cause de cette affaire. Pour Nestlé, il ne s’agissait toutefois que d’un conflit en lien avec le droit du travail; l’entreprise estimait avoir préservé la santé de cette cadre, en lui proposant d’autres postes.
En 2008, le Tribunal d’arrondissement de Lausanne a considéré que le harcèlement était bel et bien avéré, sans condamner le groupe pour violation de la protection de l’intégrité de cette salariée.
Plus de deux millions réclamés
Yasmine Motarjemi a recouru contre ce jugement. En 2020, la Cour civile d’appel vaudoise lui a donné raison et a considéré que le géant de l’agroalimentaire était également responsable, arguant de l’article 328 du Code des obligations qui exige de l’employeur qu’il «protège et respecte la personnalité du travailleur».
Le groupe voulait recourir jusqu’au Tribunal fédéral. Il y a finalement renoncé. Il devra donc indemniser son ancienne cadre. Le montant n’est pas connu, mais la plaignante réclamait un franc symbolique pour tort moral, ainsi que le paiement de 2,1 millions de francs pour ses frais et la perte de gain.