Orientation sexuelle: Neuchâtel interdit les thérapies de conversion

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Orientation sexuelleNeuchâtel interdit les thérapies de conversion

Le Grand Conseil neuchâtelois a voté à une immense majorité en faveur de l’interdiction de toute mesure visant à changer l’orientation sexuelle des personnes LGBTIQ. Une première en Suisse.

Les mesures de conversion des personnes LGBTIQ dans le canton de Neuchâtel seront punissables.

Les mesures de conversion des personnes LGBTIQ dans le canton de Neuchâtel seront punissables.

20min/Celia Nogler

C’est une première en Suisse: le Grand Conseil neuchâtelois a décidé, mardi, par 99 voix contre 1 d’interdire les mesures de conversion des personnes LGBTIQ dans le canton. «Les pratiques ayant pour objectif de modifier l’orientation sexuelle, affective ou l’identité de genre feront désormais l’objet d’une contravention au regard du Code pénal cantonal», précise la Chancellerie neuchâteloise.

«Ces pratiques présentent en effet un danger important pour la santé voire la vie des personnes qui y sont soumises, en particulier des jeunes. En outre, elles contribuent souvent à renforcer le mal-être qu’elles prétendent ‘’soigner’’», explique le canton. «En l’absence d’une législation fédérale, le Conseil d’État avait jugé qu’une intervention législative cantonale s’imposait».

Deux affaires qui avaient fait du bruit

Cette décision fait suite à une motion des groupes Vert POP et socialiste déposée en novembre 2021. Le texte rappelait que 14’000 personnes auraient subi des mesures de conversion en Suisse. Il citait deux exemples qui avaient fait parler d’eux ces dernières années. Celui d’un médecin homéopathe français pratiquant dans les cantons de Genève et de Vaud qui proposait de «guérir» l’homosexualité «que l’on peut traiter comme on traiterait un rhume des foins», ou celui d’un psychiatre qui dispensait des guérisons sexuelles à Schwytz, remboursées par la LAMal.

Avec cette interdiction, Neuchâtel fait ainsi œuvre de pionnier, se félicite la Chancellerie. En effet, le canton est le premier à légiférer sur le sujet. D’autres parlements cantonaux, comme Genève et Vaud, ainsi que le Conseil national, ont toutefois déjà accepté des motions en ce sens. À l’étranger, plusieurs États ont déjà interdit ces pratiques, dont l’Autriche, l’Allemagne et la France en 2021. La Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a exhorté en février les États membres à mettre fin à ces «thérapies de conversion» en Europe.

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