NHL: Les chiffres fous d’Alex Ovechkin

Dimanche, quand il a inscrit son 895e goal en saison régulière du championnat de NHL et qu’il est devenu le meilleur buteur de l’Histoire de la ligue, reléguant Wayne Gretzky à la 2e la place, Alex Ovechkin n’a jamais dit «je». Il a dit «on», il a dit «nous» parce que le hockey est et restera un sport d’équipe. «On l’a fait les gars, s’est-il réjoui en félicitant ses coéquipiers. Et à tous les partisans à travers le monde et en Russie... on l’a fait!» S’il est devenu le No 1, le Russe de Washington n’a jamais oublié d’intégrer les autres à ses réussites.

D’ailleurs, il y a quelques années, dans un entretien qu’il nous avait accordé, il avait tenu à dire que «Slava Bykov comptait énormément dans cette réussite.» Quand il était sélectionneur, le plus Fribourgeois des Russes lui avait permis de franchir un palier vers sa quête de l’excellence.

Le capitaine russe du club de la capitaine américaine a allumé la lampe dans le dos de 183 gardiens de la ligue professionnelle américaine. Sa première victime avait été Pascal Leclaire (Columbus) le 5 octobre 2005 alors qu’il prenait part à son premier match de NHL. En mars dernier, «Ovi» avait envoyé un cadeau au Québécois devenu analyste à la télévision: l’un de ses pulls dédicacé avec la mention «Tu étais le No 1!».

Dernier supplicié en date d’Ovechkin, son compatriote Ilya Sorokin (NY Islanders) a offert la canne dont il était en possession au moment du record à son bourreau.

Alex Ovechkin est le professionnel de NHL qui a le plus de gardiens à son tableau de chasse. Alors que sa carrière n’est pas terminée, il s’est montré plus cruel que le Tchèque Jaromir Jagr (178 portiers déjoués) et que les Canadiens Patrick Marleau (177), Mark Messier (164), Ron Francis (157) et Wayne Gretzky (155). Alors que les équipes alternent plus souvent leurs gardiens qu’il y a 20 ans, il n’est pas illusoire de penser que le No 8 de Washington puisse atteindre les 200 victimes.

Parmi les portiers qui ont cédé face à Alex Ovechkin, on trouve trois Suisses: le Bernois Martin Gerber (8 capitulations), le Zurichois Reto Berra (2) et l’Appenzellois Jonas Hiller (1). Dans la liste, il y a également deux derniers remparts bien connus dans notre pays: le Français Cristobal Huet (6) et le Letton Elvis Merzlikins (4). Quant au Fribourgeois David Aebischer et au Bernois Akira Schmid, ils ont conservé leur filet inviolé face à la tornade moscovite. Mais ils n’ont fait face qu’à deux de ses tirs.

Lors des 20 dernières saisons, Alex Ovechkin a eu l’occasion de cultiver des rivalités (toujours dans le respect) avec les meilleurs gardiens de la planète. Et c’est face à ces noms clinquants qu’il s’est montré le plus efficace. Il a déjoué à 27 reprises la vigilance du Québécois Marc-André Fleury; il a battu 24 fois le Suédois Henrik Lundqvist; il a trouvé 22 fois la faille face au Canadien Carey Price. Il pensait d’ailleurs l’avoir fait une 23e fois, mais le portier du Canadien de Montréal avait effectué une parade tellement époustouflante qu’Ovi était allé lui serrer la main.

Il y a de drôles de coïncidences dans les chiffres de cette course au record qui a généré une folle attention en Amérique du Nord ces derniers mois. La date à laquelle Washington a remporté la loterie qui lui a permis de réclamer Alex Ovechkin en toute première position à la draft de 2004: le 6 avril 2004.

La date à laquelle le Russe est devenu le meilleur buteur de la ligue professionnelle nord-américaine: le 6 avril 2025. Il l’a fait à son 1487e match. Après combien de parties Gretzky avait-il mis fin à sa carrière? 1487.