Cathédrale de Lausanne: Propos jugés choquants: le Canton regrette certaines paroles d’une chorale

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Cathédrale de LausannePropos jugés choquants: le Canton regrette certaines paroles d’une chorale

Un concert a choqué une partie de l’auditoire de la cathédrale, samedi soir, lors du Festival de la Cité, à Lausanne.

Le texte de la chanson «Ejaculate» a suscité la polémique.

Le texte de la chanson «Ejaculate» a suscité la polémique.

Le Peuple.

Les propos tenus à la cathédrale par les chorales Hot Bodies, sous la direction de l’artiste non genré Gérald Kurdian, n’ont pas plu à tout le monde, samedi. La chanson «Ejaculate» aux paroles explicites n’avait notamment pas sa place entre les murs de l’édifice, selon certains témoins. La prestation du groupe féministe et queer dans le cadre du Festival de la Cité semble surtout avoir contrevenu au règlement sur l’utilisation du lieu de culte. L’article 8 précise en effet que la nature de la manifestation doit non seulement être en harmonie avec l’esprit du lieu mais également être dépourvue de tout caractère polémique ou politique.

Sollicité, le Canton relève que «certains termes utilisés dans les chansons interprétées lors de ce spectacle manquent de nuance et sont mal adaptés au lieu. Nous regrettons par ailleurs que des personnes aient été choquées par l’utilisation de tels termes à l’intérieur de la cathédrale».

«Aucun moyen de savoir ce qu’allait chanter la chorale»

Jean-Luc Schwaar, le directeur général du Département des institutions, du territoire et du sport, rappelle que «l’'autorisation a été donnée sur la base d’informations générales fournies par la direction du festival et du visionnement des vidéos mises à disposition sur le site de ce dernier. En revanche, les textes des chansons ne nous ont pas été transmis, puisqu’ils ont, selon nos informations, été écrits ultérieurement. Nous n’avions ainsi aucun moyen de savoir ce que cette chorale allait chanter lors de son spectacle.»

Directrice du Festival de la Cité, Martine Chalverat rappelle que «les paroles des chansons ont été écrites lors d’un workshop, fruit d’une collaboration avec le Festival artistique des affects, des genres et des sexualités de Lausanne (FdS)». Elle a en outre estimé que le concert était joyeux et que les propos véhiculés, notamment par la chanson «Ejaculate», étaient empreints de tolérance et d’inclusivité et en aucun cas blasphématoires. «Le but n’était pas de heurter la sensibilité du public», a-t-elle assuré. Une conviction pas forcément partagée par certains spectateurs. Ainsi, un quinquagénaire présent estime que le choix de la cathédrale et la date de la programmation du concert (19h, le samedi) n’avaient rien de hasardeux.

Église plutôt habilitée à s’exprimer sur le cultuel que sur le culturel 

Sollicité, le synode de l’église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) communiquera sa réaction plus tard dans la journée, au sortir d’une réunion lors de laquelle le concert polémique sera à l’ordre du jour. «Les trois entités de la Ville de Lausanne, l’Etat de Vaud et l’Eglise réformée vaudoise font partie de la commission de la cathédrale sur son utilisation non religieuse, en partenariat, parmi d’autres entités», rappelle Carole Delamuraz, porte-parole de l’EERV avant de préciser que: «l’EERV a vocation à s’exprimer sur la dimension cultuelle de la programmation à la cathédrale et de façon différenciée sur la dimension culturelle.»

Pétition lancée

Premier à avoir relayé l’information, le média d’obédience chrétienne «Le Peuple» a lancé lundi une pétition intitulée «Respectez nos lieux de culte». Son texte exige que «nos lieux de mémoire et de culte soient enfin respectés. Que les personnes qui ont la charge de faire respecter les lieux expliquent comment ils ont pu accueillir une chorale au registre très en dessous de la ceinture. Des excuses publiques pour les chrétiens blessés par un tel spectacle». À 13h30 ce mardi, 1’150 paraphes avaient déjà été collectés.

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