Donald Trump assure être en discussion «directe» avec Téhéran

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Nucléaire iranienDonald Trump assure être en discussion «directe» avec Téhéran

Donald Trump a évoqué lundi une réunion «à très haut niveau» à venir ce samedi entre Washington et Téhéran concernant le nucléaire iranien.

Donald Trump, lors d’une réunion avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, à Washington, le 7 avril 2025.

Donald Trump, lors d’une réunion avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche, à Washington, le 7 avril 2025.

AFP

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions «directes» avec l’Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, lequel est reparti sans les concessions commerciales qu’il espérait obtenir.

«Nous avons des discussions directes avec l’Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion», a déclaré à la presse le président américain. Il a ensuite assuré que cette rencontre samedi, dont le lieu n’est pas connu, se tiendrait «à très haut niveau» et même «quasiment au plus haut niveau».

Il s’agit d’une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l’Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Accord de 2015

Après l’annonce de Donald Trump, Téhéran a confirmé sa position. Des «discussions de haut niveau indirectes» auront lieu samedi à Oman, a fait savoir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. «Il s’agit autant d’une opportunité que d’un test. La balle est dans le camp de l’Amérique», a-t-il écrit sur X.

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d’otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l’ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d’Oman a également joué un rôle de médiateur dans le passé, et le Qatar dans une moindre mesure.

«Grand danger»

«Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord», a aussi dit lundi le président républicain, qui avait retiré avec fracas les États-Unis d’un accord international avec l’Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d’un encadrement des activités nucléaires iraniennes. Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé il serait «différent et peut-être beaucoup plus robuste.» Mais il a ajouté que l’Iran serait «en grand danger» si les discussions n’aboutissaient pas.

Benyamin Netanyahou, tenant d’une ligne dure face à Téhéran, a lui déclaré que l’objectif était que l’Iran ne produise «jamais» d’arme nucléaire, et a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement «complet», évoquant l’exemple de la Libye.

Déficit commercial

Concernant les droits de douane, autre enjeu crucial de sa visite, le premier ministre israélien a déclaré: «Nous éliminerons le déficit commercial des États-Unis» vis-à-vis d’Israël. Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l’annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d’exemption ou de réduction des droits de douane, de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Benyamin Netanyahou a par ailleurs déclaré dans le Bureau Ovale qu’Israël œuvrait à un nouvel «accord» sur la libération des otages retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

(afp)

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