Vufflens-la-Ville (VD)Occupation contre un chantier d’Orllati: «Ce n’est pas une nouvelle ZAD»
Quelques dizaines de militants ont planté leur camp sur un terrain communal pour protester contre le chantier d’un potentiel gisement de gravier.
Des images de l’occupation ce samedi 4 mars.
20 minutes«On restera en tout cas tout le week-end, on a tout un programme d’activités. Ensuite, on votera démocratiquement pour savoir ce qu’on veut faire. Certains veulent rester», explique Martin Peikert, architecte et porte-parole d’un collectif encore inconnu au bataillon: Grondements de la terre. Ce groupe de militants a installé tentes, câbles et cabanes dans les arbres pour signaler leur désaccord avec un futur chantier potentiel d’excavation de gravier mené par le groupe Orllati. «Après Holcim, parlons enfin d’Orllati», résume le communiqué envoyé samedi par le collectif.
Pas question toutefois de créer une nouvelle ZAD, assure Martin Peikert. «Nous ne resterons en tout cas pas au-delà du début de la période de reproduction de la faune et de développement de la flore, soit dans un mois et demi environ. Et nous voulons vraiment entrer en discussion avec tous ceux qui le veulent. On aimerait éviter une situation comme celle de la ZAD, où certains avaient peur d’aller leur parler.»
Le syndic de Vufflens-la-Ville s’est rendu sur place. «On a pu discuter tout à fait pacifiquement. Ils nous ont promis qu’ils ne dérangeraient pas la biodiversité ce printemps, rapporte-t-il. Après, on préfèrerait qu’ils partent dimanche, et difficile de savoir ce qu’ils ont prévu puisqu’ils sont un peu tous organisateurs… On en discutera de toute façon en Municipalité lundi.»
Un projet «embryonnaire» aux «procédures douteuses»
Le chantier est encore loin de commencer, une étude d’impact environnemental doit notamment encore être menée. Or le collectif estime que le bureau mandaté pour cela est menacé par des conflits d’intérêts et s’en tient à des considérations techniques. Il vise directement sa directrice, la députée PLR Carole Schelker, accusée d’être une «lobbyiste des gravières au parlement vaudois et porte-parole d’Orllati», indique le communiqué. «Nous avons donc décidé de mener une contre-expertise démocratique, en allant recueillir les avis des habitants de la région», poursuit Martin Peikert. Au programme, balade pour découvrir la nature du coin, conférences et assemblées pour réfléchir à l’usage du terrain.
Contactée, la députée est dans l’incompréhension. «Comme d’autres élus du Grand Conseil, j’ai un métier, celui d’ingénieure, ce qui fait que je connais bien le domaine des gravières, carrières et décharges, car mon bureau y mène des études d’impact, explique Carole Schelker. Et, oui, j’ai déjà eu des mandats pour Orllati, comme pour beaucoup d’autres entreprises du canton, mais je ne les défends pas plus que les autres.»
L’élue ajoute que le projet est au stade embryonnaire, que tout reste à faire, et que l’avis de la population sera pris en compte à une étape dédiée de la procédure, menée par le Canton. C’est lui, d’ailleurs, qui gère le plan cantonal ayant identifié le Moulin d’Amour de Vufflens comme gravière potentielle. «Alors que d’autres projets sont plus avancés, je ne comprends pas bien pourquoi c’est ici qu’ils se battent», s’interroge Carole Schelker.
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