Enfin un gouvernement pour la Belgique?

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«Offensive finale»Enfin un gouvernement pour la Belgique?

Les âpres négociations à cinq partis pour composer un gouvernement de plein exercice durent depuis sept mois et demi. Et pourraient s'achever bientôt.

Bart de Wever (à gauche) doit retourner voir le roi vendredi. Pour lui annoncer un gouvernement ou un échec?

Bart de Wever (à gauche) doit retourner voir le roi vendredi. Pour lui annoncer un gouvernement ou un échec?

AFP

La Belgique vit peut-être ses derniers jours sans gouvernement de plein exercice. Le chef des conservateurs flamands, Bart De Wever, qui pilote depuis l’été les négociations entre cinq partis, a affiché mercredi sa détermination à aboutir. «Arrivé à l’École militaire pour l’offensive finale», a écrit sur les réseaux sociaux celui est pressenti pour succéder comme Premier ministre au libéral Alexander De Croo.

Le message s’accompagne d’une photo de lui allongé sur un lit de camp, les bras en croix. Il fait référence, avec l’humour dont il est coutumier, au lieu qui héberge à partir de mercredi pour 48 heures les discussions à cinq, l’École royale militaire à Bruxelles. Selon une source proche des discussions, ce «conclave» aux allures de dernière ligne droite devait débuter à 13h.

Loin du record de 2010-2011

Les négociations sont ardues sur les réformes socio-économiques à mener, et Bart De Wever, président de l’Alliance néoflamande (N-VA), indépendantiste et homme fort de la politique en Flandre depuis 20 ans, s’est donné jusqu’au 31 janvier pour les faire aboutir. Une date qui pourrait marquer l’échec de sa mission de «formateur» si aucun accord n’est trouvé entre la N-VA, les libéraux francophones (MR), les Engagés, le CD&V (deux formations centristes) et les socialistes flamands de Vooruit, seul partenaire de gauche.

Ces cinq partis, qui représentent ensemble 81 des 150 sièges de députés à la Chambre, négocient depuis le lendemain des élections législatives du 9 juin. Le scrutin s’était soldé par la défaite des libéraux flamands (le parti du Premier ministre sortant Alexander De Croo) et de la gauche francophone, rejetés dans l’opposition. M. De Croo est depuis sept mois et demi à la tête d’un gouvernement démissionnaire, une période dite d'«affaires courantes» qui est toutefois loin du record de 2010-2011 quand la Belgique avait vécu 541 jours dans cette situation.

Déficit et pression fiscale

Jusque dans la dernière ligne droite des négociations, les questions budgétaires et le choix de l’équilibre entre nouvel impôt et économies sur les acquis sociaux sont restés la principale pierre d’achoppement. Bart De Wever estime que la Belgique doit dégager au moins 20 milliards d’euros pour assainir ses finances publiques et rentrer dans les clous européens. La Belgique compte parmi les pays de l’UE ciblés par une procédure de déficit excessif.

Georges-Louis Bouchez, président du MR, refuse toute augmentation de la pression fiscale, estimant que le pays est «le plus taxé du monde». Il se heurte aux centristes et aux socialistes sur son projet de raboter les acquis sociaux (régimes spéciaux de retraite, indexation des salaires et allocations sociales sur l’inflation). Bart De Wever est attendu vendredi au palais royal pour tirer le bilan de ces négociations avec le roi Philippe.

(afp/jw)

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