Olten: une école professionnelle punit un retard par une amende

Ça ne rigole plus à l'école professionnelle d'Olten (SO). L'élève qui oublie son matériel scolaire, qui ne fait pas ses devoirs ou qui arrive ne serait-ce qu'une minute en retard, doit désormais payer une amende de 20 francs. Et ce n'est pas un poisson d'avril.

«Franchement, c'est une sacrée arnaque!», a réagi un apprenti de 18 ans qui fréquente le centre de formation continue. «La ponctualité est importante, bien sûr. Mais ça peut arriver à tout le monde d'être en retard ou d'oublier quelque chose», note le jeune homme. D'après lui, on peut se permettre un faux pas par semestre, mais ensuite, on passe à la caisse. L'école aurait expliqué que l'argent serait utilisé pour l'infrastructure.

L'apprenti, qui estime que «ce système de punition ne rendra pas le travail plus honnête», y voit aussi une pression supplémentaire pour certains de ses camarades, qui gagnent peu: «Ils doivent déjà calculer exactement comment ils finiront le mois, alors si en plus, il y a des amendes...»

Mais si de telles mesures paraissent discutables du point de vue moral, elles sont pourtant autorisées par la loi, affirme l'Office soleurois de la formation professionnelle. Selon Georg Berger, directeur de l'école BBZ à Olten, les amendes visent moins à punir qu'à assurer un environnement d'apprentissage favorable, avec des règles claires.

D'après lui, les prunes ne sont distribuées qu'à partir du moment où les entretiens personnels ne portent plus leurs fruits. Et si un élève ne peut payer l'amende pour des raisons financières, ce dernier peut, à la place, effectuer un travail en classe.

Une experte en éducation ne voit pas cette mesure disciplinaire d'un bon œil. «Les amendes sont problématiques d'un point de vue pédagogique, car elles punissent avant tout et ne visent pas une prise de conscience ou un changement de comportement, estime Maren Tromm.

Elle pense aux jeunes qui ont peu d'argent ou des problèmes familiaux et craint aussi pour ceux qui ont un trouble du déficit de l'attention ou autres caractéristiques neurodivergentes, et pour lesquels il est encore plus difficile de s'autogérer. «Les écoles doivent être conscientes que de telles sanctions peuvent mettre en péril l'égalité des chances», dit-elle.

Celle qui penche plutôt pour des mesures qui «aident les jeunes à réfléchir à leur comportement», avec les amendes, elle voit un risque pour les apprentis de «perdre confiance en l'école», voire de ne plus vouloir y aller. Ou alors la naissance d'un rapport de force.