OlympismeJO 2030 en Suisse: la crainte du référendum
Le comité de pilotage de la candidature suisse pour les JO 2030 n’exclut pas que des cantons doivent passer par les urnes.

Le tremplin d’Engelberg serait de la partie.
freshfocusAlors qu’une étude de faisabilité élaborée par Swiss Olympic a conclu que la Suisse a le potentiel, les connaissances et le soutien de la population pour organiser des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en 2030, deux obstacles majeurs se dressent encore sur le chemin du comité de pilotage du projet: un possible futur duel avec la candidature des Alpes françaises et d’éventuels référendums dans quelques-uns des dix cantons impliqués dans ce dossier de Jeux décentralisés et durables.
«Même si nous estimons qu’il est faible, le risque existe tout de même, admet Urs Lehmann, président de Swiss-Ski et membre du comité de pilotage. Le cas échéant, nous avons envisagé des plans B.» Exemple fictif: trouver une autre patinoire pour organiser des matches du tournoi de hockey masculin si les citoyens des cantons de Fribourg ou de Zurich s’opposaient aux Jeux par la voie des urnes.

Cette hypothèse est liée au fédéralisme et à l’autorité de chaque canton en matière de sécurité sur son propre territoire. Et, à ce jour, les initiants ne sont pas en mesure de chiffrer précisément le coût précis de la sécurité nécessaire à ces joutes. «On ne pourra le faire que lorsque nous serons entrés en phase de dialogue avec le CIO», avance Sergeï Aschwanden, lui aussi membre du comité de pilotage. Selon la procédure, cette étape commencera à la fin du mois de novembre, lorsque le Parlement du sport suisse aura donné son aval au projet.
«Dans ce nouveau concept, les chiffres seront assurément raisonnables», se projette Aschwanden. Le médaillé olympique de judo explique: «Notre pays a l’habitude d’assurer la sécurité de divers championnats du monde. Dans ce modèle, c’est comme si nous organisions 14 championnats du monde en même temps.» Avec, en plus, des cérémonies d’ouverture (à Lausanne) et de clôture (à Berne), où il faudrait engager des moyens supplémentaires pour assurer la protection d’hommes et de femmes d’états.
Commandé par Swiss Olympic et réalisé par l’institut gfs.bern, un sondage montre que 67% des quelque 1000 personnes interrogées à travers le pays sont favorables au principe de ce type de Jeux olympiques et paralympiques en Suisse.