Manifestation à Bale - Onze minutes de silence contre le verdict du «viol relativement court»

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Manifestation à BâleOnze minutes de silence contre le verdict du «viol relativement court»

Un rassemblement s’est organisé dimanche après-midi devant la Cour d’appel pour dénoncer son verdict, qui a atténué la peine d’un violeur.

Dimanche après-midi, des centaines de femmes et d’hommes ont participé à une manifestation devant la Cour d’appel de Bâle, après son jugement qui a réduit la peine d’un violeur sous prétexte que la victime avait «joué avec le feu» et que le viol avait été «relativement court». «Onze minutes, c’est onze minutes de trop», «Il n’y a pas de viol court», pouvait-on lire, entre autres, sur les pancartes brandies par des manifestantes, en référence à ce dernier point.

Pour souligner ce que représentent onze minutes, durée établie par l’enquête du viol en question, les manifestantes, majoritairement des femmes, ont observé onze minutes de silence, poings levés vers le ciel. Un militant d’un collectif présent sur les lieux n’en a pas cru ses oreilles quand un policier bâlois, présent pour encadrer la manifestation, aurait alors déclaré dans une ironie pour le moins risquée: «Je n’ai jamais vu autant de femmes silencieuses pendant aussi longtemps.»

L’organisatrice de l’événement Nihal Madad s’est réjouie du nombre de personnes qui se sont mobilisées. «C’est surtout important pour la victime, afin qu’elle voie que nous la soutenons. Ensuite, on espère que cette manifestation va permettre d’ouvrir des discussions», a-t-elle déclaré, rappelant que le Conseil des États doit débattre pas plus tard que la semaine prochaine de la révision du Code pénal et qu’il devra, dans ce cadre, se pencher notamment sur la définition du viol.

Le Tribunal avait, fait rare, décidé de s’exprimer après avoir constaté l’ampleur de la polémique en Suisse alémanique. Non sans nier qu’il avait reconnu une part de la responsabilité à la victime, il a rappelé que la condamnation du violeur avait été confirmée, mais que sa peine avait été allégée pour plusieurs raisons, parmi lesquelles des comparaisons avec des jugements antérieurs sur des faits qui pouvaient s’y apparenter.

Le violeur en question devrait ainsi pouvoir sortir de prison dans les prochaines semaines. Il devra ensuite quitter la Suisse puisqu’il a également été condamné à l’expulsion du pays. L’autre homme impliqué dans l’agression sexuelle, mineur au moment des faits, sera jugé ultérieurement.

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