VaudPar peur du bruit, Lausanne interdit des silent discos
La police du commerce de la Ville a refusé la tenue de soirées dansantes en plein air où la musique est diffusée dans des casques sans fil.

Les participants chantent souvent en se déhanchant.
Fondateur et directeur du For Noise Festival, Olivier Meylan ne cache pas sa déception: «Vu notre expérience dans la commune voisine de Pully, on aurait pu tenter au moins un essai au centre de Lausanne et faire un bilan ensuite, mais non!
Il y a désormais dans cette ville un déficit d'événements originaux, pourtant prisés par de nombreux jeunes adultes.» Depuis quelques années, il organise des silent discos nocturnes en plein air, notamment à Pully et à Montreux. Afin de mettre sur pied, le 12 juin et le 4 septembre, deux soirées dansantes où la musique n'est diffusée que dans les casques des fêtards, il s'est associé à deux gérants de bistrots du quartier privé du Flon. L'idée: se déhancher en silence jusqu'à 5 h du mat sur le toit d'un bâtiment et sur une terrasse.
Le dossier déposé contenait l'accord de la société Mobimo, propriétaire du quartier, ainsi qu'une lettre de recommandation des autorités de Pully. Mais la décision négative de la police lausannoise du commerce est sans appel.
«Depuis 2014, de nombreuses plaintes du voisinage ont été déposées, explique sa cheffe, Florence Nicollier. Elles concernent les nuisances sonores provoquées par les animations musicales et autres manifestations se déroulant sur les terrasses des établissements situés dans le quartier du Flon et de la place de l'Europe, en particulier celles en toiture.»
Lausanne a décidé d'interdire ce type d'autorisations extérieures et nocturnes. «Lors de silent discos, le bruit provoqué par la clientèle n'est pas négligeable», justifie Florence Nicollier.