ParisDix-huit mois de prison avec sursis requis contre Depardieu
Le parquet a présenté ses agressions sexuelles comme «intentionnelles», ce que conteste l'avocat de la star, qui plaide la relaxe. Verdict le 13 mai.

Gérard Depardieu, mastodonte du cinéma français, est jugé cette semaine à Paris pour des agressions sexuelles. Le verdict est attendu pour le 13 mai prochain.
AFPUne peine de 18 mois de prison avec sursis, assortie d’une période probatoire étendue à 3 ans, a été requise jeudi à l’encontre de Gérard Depardieu, jugé à Paris pour des agressions sexuelles sur deux femmes lors du tournage du film «Les Volets verts» en 2021.
Le procureur a également réclamé une amende de 20'000 euros, l’indemnisation des parties civiles, une obligation de soins psychologiques, une peine d’inéligibilité de deux ans et l’inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Dans son réquisitoire, Laurent Guy a rappelé que les victimes étaient «des femmes en situation d’infériorité sociale et en décalage par rapport à la célébrité de l’agresseur sur le tournage, qui de plus jouit d’une notoriété, d’une aura et d’un statut monumental dans le cinéma français».
«Ce n'est que mensonge»
Le procureur a également évoqué «les différents scénarios» proposés par Gérard Depardieu pendant l’enquête et le procès.
«Il n’y a aucun changement de version (...), ce n’est que mensonge», a réagi devant la presse l’avocat de l’acteur, Me Jérémie Assous, fustigeant un réquisitoire au cours duquel il a lui-même été critiqué pour ses propos hostiles envers les parties civiles.
Gérard Depardieu n’a pas réagi mais, quelques minutes plus tôt, il avait déclaré devant la caméra de l’AFP être «fatigué».
«Démonstration» de sa culpabilité
Du côté des parties civiles, ce «réquisitoire a fait la démonstration de la culpabilité» de Gérard Depardieu, selon Me Carine Durrieu Diebolt, avocate d’une des plaignantes.
Amélie, 54 ans, décoratrice de cinéma, a raconté avoir été «coincée entre les jambes de Gérard Depardieu» qui lui a «malaxé les fesses et les seins» en proférant des propos à caractère sexuel.
Sarah (prénom modifié), 34 ans et 3e assistante réalisatrice sur le tournage, a indiqué que l’acteur lui avait posé une main sur une fesse et qu’il avait recommencé sur ses seins.
Monstre sacré du cinéma français, mondialement connu, Gérard Depardieu est par ailleurs mis en examen pour «viols» et «agressions sexuelles» depuis le 16 décembre 2020.
Plaidoirie de la défense «survoltée»
L’avocat de l’acteur a lui plaidé la relaxe pour son client, victime de «harcèlement». «Je veux que dans ce dossier le cauchemar, l’enfer dans lequel Gérard Depardieu a été jeté se termine», a demandé Me Jérémie Assous.
Sa très longue plaidoirie a été marquée par des passages survoltés à l’encontre des plaignantes. «Votre trauma, quand bien même l’agression aurait bien eu lieu, il est relatif !», a-t-il crié. Pour l’avocat, cheveux gominés coiffés vers l’arrière, Amélie et Sarah (prénom modifié) sont des affabulatrices au service d’une «organisation» de «féministes enragées», «d’agitées du bocal».
Gérard Depardieu n’a pas réagi au réquisitoire mais quelques minutes plus tôt il avait déclaré être «fatigué».