Contraception: le Parlement suisse dit non au remboursement par la LAMal

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ParlementLa pilule ne sera toujours pas remboursée par la LAMal

Les deux Chambres ont enterré l'une après l'autre un texte visant à intégrer la contraception masculine et féminine dans les prestations de santé de base.

Les coûts et la charge mentale de la contraception reposent encore majoritairement sur les femmes, a argumenté en vain la gauche.

Les coûts et la charge mentale de la contraception reposent encore majoritairement sur les femmes, a argumenté en vain la gauche.

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C'est un débat qui n'a pas réussi à dépasser les frontières du Canton de Genève, auteur de l'initiative cantonale: aucune des deux Chambres n'a voulu de la proposition d'intégrer la contraception dans les frais de santé de base couverts par l'assurance maladie obligatoire.

Le Canton considérait que «la responsabilité de la santé sexuelle de l'ensemble de la population pèse très majoritairement sur les femmes», tout comme les coûts de la contraception. «Pourtant, cette charge devrait être celle de l'ensemble de la société, car toutes les personnes impliquées dans des activités pouvant avoir comme résultat une grossesse non désirée ont intérêt à ce que la contraception soit facile d'accès», a défendu la Verte vaudoise Léonore Porchet.

«La grossesse n'est pas une maladie»

Le texte proposait que soient remboursées, avec ou sans ordonnance, «toutes les méthodes dont l'efficacité est prouvée, notamment la pilule contraceptive, les stérilets, les patchs contraceptifs, les préservatifs, la vasectomie ainsi que la pilule du lendemain, avec ou sans ordonnance».

Ce catalogue n'a convaincu ni le National ni les États, qui ont refusé, jeudi, ce changement de paradigme. Les cantons ont déjà des compétences en la matière, a rappelé Kris Vietze (PLR/TG), avant d'ajouter que «la grossesse n’est certainement pas une maladie. Exception faite des préservatifs, les contraceptifs ne servent donc ni à prévenir ni à traiter une maladie. La base juridique pour rembourser cela n'existe pas actuellement.»

Genève un peu moins fermé

À Genève, la proposition avait toutefois reçu un important soutien populaire. Mais le Grand Conseil s'est récemment positionné contre. Le gouvernement cantonal, lui, soutient une politique ciblée sur les 15-25 ans, qui en ont le plus besoin à ses yeux.

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