Pas de grève à l’aéroport de Genève samedi… mais plus tard?

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GenèvePas de grève à l’aéroport, samedi… mais plus tard?

Le personnel de la société d’assistance au sol Dnata a eu gain de cause sur un point essentiel de ses revendications. Mais il estime que c’est insuffisant, il veut débrayer. La question est: quand?

Dnata est notamment chargé de l’acheminement des bagages pour plusieurs compagnies aériennes, dont Air France.

Dnata est notamment chargé de l’acheminement des bagages pour plusieurs compagnies aériennes, dont Air France.

Laurent Guiraud/TDG

Alors que quelque 120’000 voyageurs sont attendus ce week-end à Genève Aéroport, ce dernier pourrait être perturbé par une grève au sein de l’entreprise d’assistance au sol Dnata. Ce ne sera en tout cas pas ce samedi, assure le syndicat des services publics (SSP). Peut-être dimanche, voire plus tard la semaine prochaine. Sur le principe d’un débrayage, la décision est prise; le timing, lui, reste indécis. En réalité, c’est un coup qui se veut stratégique.  

Tour joué à la direction de Dnata

D’après Jamshid Pouranpir, du SSP, Dnata anticipait un mouvement social ce samedi et a engagé de nombreux suppléants intérimaires. «Ces gens devront être rétribués, c’est beaucoup d’argent, en réalité gaspillé puisqu’il n’y aura pas de grève, rembobine le syndicaliste. En résumé, c’est un tour joué à la direction pour maintenir la pression en attendant de déclencher le débrayage prévu.»

Le syndicaliste dénonce aussi Genève Aéroport, qui aurait décidé de mobiliser des collaborateurs, samedi, pour pallier les absences au sein de Dnata: «Cointrin utilise donc l’argent du contribuable pour aider une société privée.»

Âpres négociations

Pour rappel, quelque 300 personnes – la moitié du personnel - ont décidé mardi d’un débrayage pour dénoncer une baisse de cotisations pour la prévoyance professionnelle, «introduite en catimini». À la clé, d’après le SSP: des dizaines de milliers de francs de pertes par employé. Dnata a accepté de retirer cette mesure. 

Dès lors, pourquoi faire grève? «À une très large majorité, les collaborateurs ont jugé qu’ils devaient se servir de leur mobilisation pour aller plus loin, au sein d’une entreprise depuis longtemps au raz des pâquerettes en matière de conditions de travail et salariales, a justifié Jamshid Pouranpir. Le personnel réclamait aussi une convention collective de travail; l’offre de la direction a été jugée insuffisante. D’où le maintien de la grève.»

Les conséquences pour les passagers

L’impact d’un éventuel débrayage sera forcément moins important pour les voyageurs qu’en juin dernier, lorsqu’un mouvement social historique avait totalement paralysé l’aéroport pendant plusieurs heures. De nombreux services avaient alors cessé leur travail. Les opérations de Dnata, elles, concernent 25% du trafic à Cointrin. L’entreprise est active dans l’émission de billets, l’acheminement de personnes et de bagages, ou encore dans le fret aérien. Elle collabore avec easyJet (pour le dégivrage des avions), et plus largement avec British Airways, Air France, Iberia, KLM, Emirates, Air Lingus et Ethiopian Airlines. 

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