Lausanne: Pas de prison pour l’écrivain d’extrême droite Alain Soral 

Les infractions de discrimination et d’incitation à la haine n’ont pas été retenues contre Alain Soral par le Tribunal de police de Lausanne, vendredi. L’essayiste d’extrême droite risquait trois mois de prison ferme. Peine qui avait été requise mercredi par le procureur général vaudois Eric Cottier.

Alain Soral était poursuivi pour des attaques homophobes contre Cathy Macherel, de la Tribune de Genève. Dans une vidéo, désormais retirée de son site Egalité et Réconciliation, Alain Soral (64 ans) avait traité la journaliste de «grosse lesbienne» et de «queer», un terme pouvant signifier «désaxée» en anglais.

Condamné par ordonnance pénale à trois mois ferme pour homophobie, le prévenu avait fait opposition. Il a eu partiellement gain de cause. Alain Soral a été condamné pour diffamation à une peine ferme de 30 jours-amende à 50 francs. Le prévenu devra également verser 500 francs de tort moral à la plaignante et supporter ses frais de défense fixés à 7000 francs.

«Dans une société démocratique, même si la liberté d’expression a des limites, on ne peut pas répondre par une sévérité extrême à des propos extrêmes», a souligné Malika Turki, la présidente du Tribunal. 

«La Suisse n’est pas la Soralie» avait tenu à souligner le procureur général vaudois Eric Cottier lors de son réquisitoire, mercredi. Le dernier du magistrat vaudois avant son départ à la retraite dans quelques jours. Il reviendra donc au successeur d’Eric Cottier de se prononcer sur un éventuel appel contre ce jugement.

«On a fait beaucoup avec peu. Tout se termine dans des proportions un peu plus raisonnables. Je combats le «lgbtisme» mais je n’ai pas d’animosité envers les homosexuels», a réagi Alain Soral.

Epinglé une vingtaine de fois par la justice française, notamment pour des infractions liées à la provocation à la haine, la diffamation et l’antisémitisme, Alain Soral vient de connaître sa première condamnation en Suisse, pays dont il détient aussi la nationalité.

Après son installation à Lausanne durant l’automne 2019, les autorités vaudoises avaient déclaré «surveiller de près» l’écrivain d’extrême droite.