PendulairesLes trains n'y peuvent rien: les Suisses s'accrochent à la voiture
En 35 ans, la part des trajets pendulaires réalisés en voiture n'a pas bougé, malgré les efforts pour promouvoir les transports publics.

Les habitudes font que les gens passent rarement d'un mode de transport à l'autre.
20min/Vanessa LamLes bouchons, les difficultés pour se parquer, le prix de l'essence: rien n'y fait, la majorité de la population ne lâchera pas le volant. Même ceux qui le pourraient. C'est ce qui ressort des chiffres de l'Office fédéral de la statistique publiés mardi. En 1990, la part des trajets pendulaires réalisés en voiture était de 50%. En 2022, elle était... de 50%. Les déplacements en transports publics sont passés de 28% à 29%. La seule évolution, c'est que les trajets se sont allongés car de plus en plus de monde travaille hors de sa commune de résidence. Le train a remplacé le bus pour beaucoup et le vélo grapille des parts aux déplacements à pied.
Et pourtant, depuis des décennies, les investissements dans les transports publics sont importants et cantons et Confédération essaient de pousser le «transfert modal», à savoir orienter les gens vers les transports publics. Un aveu d'échec, donc? Pas forcément, nuance l'Office fédéral du développement territorial (ARE). Déjà, «il convient de noter que la part des transports publics est élevée en Suisse par rapport à d'autres pays».
On peut faire autrement, mais...
Et puis, il faut bien reconnaître que malgré tout, la voiture, ça reste parfois meilleur marché. «Le prix relatif de la voiture par rapport au prix des transports publics a diminué depuis 1990», note l'ARE. Depuis cette date, le coût pour bouger en voiture a augmenté d'environ 20%. Pendant ce temps, l'abonnement général a, lui, presque doublé.
La desserte, par contre, n'est pas en cause. Elle s'est fortement améliorée et les statistiques montrent que ceux qui choisissent la voiture ne sont pas toujours ceux qui vivent dans des zones mal couvertes, il y a aussi de nombreux citadins. «Autant les facteurs comme l’offre, les coûts (en frais et en temps) et le confort que des facteurs plus psychologiques sont importants», confirme l'ARE, qui rappelle une étude de 2023 montrant que seuls 16% des automobilistes disent rouler en voiture principalement parce qu'il n'y a aucune alternative.
Bagages ou enfants dans le train, à d'autres
Souvent, ce sont les habitudes qui ont simplement la vie dure. Le confort joue un rôle. Autant les gens qui roulent en voiture que ceux qui prennent le bus ou le train disent que leur choix vient du fait que c'est la solution «la plus commode». Les automobilistes citent souvent le transport de bagages ou d'objets encombrants comme motivation pour prendre la voiture. Ajoutez-y celui des enfants, et ça fait tout un contingent de gens qui sera compliqué à convaincre de prendre le train. La voiture, souvent, sert à couvrir de petites distances. La part des trajets de 10 à 20 kilomètres qui sont fait en voiture est de 68% contre 23% en train.
Et vous, vous choisissez quel mode de transport pour aller bosser ou étudier?