Pénurie d'informaticiensLa Confédération priée de faire sa pub sur les réseaux sociaux
Le Contrôle des finances a publié, mercredi, une enquête sur la pénurie d'informaticiens. Mais ses recommandations ne semblent pas plaire à l'administration fédérale.
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En 2023, la Confédération a cherché à engager 600 personnes qualifiées dans le domaine de l'informatique (image d'illustration).
FreepikLa Suisse manque d'informaticiens. Et l'administration fédérale ne fait pas exception. Preuve s'il en faut des demandes importantes dans le secteur, rien qu'en 2023, elle a cherché à en engager 600. Or, un quart de ces postes mis au concours n’ont pas pu être pourvus. Une situation problématique selon le Contrôle fédéral des finances (CDF) qui a publié, mercredi, un audit sur la question. «Les difficultés rencontrées dans le recrutement comportent des risques pour les projets de numérisation importants, notamment en ce qui concerne les retards et les coûts supplémentaires. En outre, la dépendance vis-à-vis du personnel externe s’accroît», a-t-il entre autre relevé.
En cause, notamment, le marketing axé sur les groupes cibles n'est «pas mis en œuvre de manière satisfaisante». Mais une solution semble toute trouvée, du moins pour attirer les jeunes auprès de qui cet employeur manque de visibilité: «Le CDF recommande à l’Office fédéral du personnel (OFPER) et aux fournisseurs de prestations informatiques de renforcer la présence de l’administration fédérale sur les réseaux sociaux et de mieux faire connaître les avantages qu’offrent leurs postes».
Des éléments «en grande partie pas mentionnés»
Une recommandation que l'OFPER n'a pas semblé voir d'un bon œil. Dans une prise de position jointe à l'audit, l'Office a rappelé que cette enquête se concentrait délibérément «sur certaines mesures de marketing - en particulier la présence sur les médias sociaux - et sur certains groupes cibles». Or, «d'autres aspects, qui ont également une grande influence sur un recrutement réussi, ne sont en grande partie pas mentionnés». Pas sûr, donc, que l'OFPER applique à la lettre les conseils du CDF.
Les salaires aussi en cause
En termes de revenu, selon le CDF, «l'administration fédérale verse des salaires conformes aux usages de la branche». Et de noter que cela vaut autant pour les jeunes profils que les professionnels expérimentés. Cependant, «pour les fonctions hautement spécialisées, l'administration fédérale ne peut pas toujours rivaliser avec l'économie privée, ce qui pourrait être une des raisons des difficultés à pourvoir des postes spécifiques dans le domaine de l'informatique». Le CDF estime toutefois que «les possibilités de fixation des salaires ne sont pas entièrement exploitées».